mardi 1 décembre 2015

Affaire Kulik: le mystère subsiste autour d'un enregistrement de Willy Bardon

L’enregistrement de la garde à vue de Willy Bardon n’a pas fonctionné. La justice veut savoir pourquoi. L’enquête ne sera close qu’après les résultats de l’expertise.
Dans toutes les affaires criminelles, les gardes à vue doivent être filmées. L’interrogatoire de Willy Bardon, principal suspect dans l’affaire Élodie Kulik, l’a bien été. Mais un problème technique a surgi. Si les images ont bien été enregistrées, le son est absent. Et cela pose des questions à la défense. Parce que dans cette affaire, on sait que l’essentiel de l’accusation repose sur la bande sonore de l’appel téléphonique émis par Élodie Kulik aux pompiers alors qu’elle est en train de se faire agresser. Derrière ses horribles cris, on distingue deux voix d’hommes. L’accusation retient que lors de sa garde à vue, Willy Bardon a dit, en substance, que cela pouvait être sa voix. Avant de se rétracter. Dans quel contexte a-t-il lancé cette phrase lors de sa garde à vue ? «  Le fait que l’enregistrement du son n’a pas fonctionné est surprenant. Cette expertise va peut-être nous permettre d’en comprendre la raison  », réagit   M e  Stéphane Daquo, l’un des avocats de Bardon. «  Le principe de ces vidéos est que l’on puisse les visionner si l’on veut contester quelque chose. Or, dans le cas précis, on ne peut plus rien contester.  »
L’instruction de cette terrible affaire criminelle, qui dure depuis 2002, était sur le point de s’achever. Mais les avocats de Willy Bardon, ont fait des demandes d’actes. La première était d’identifier une policière qui a téléphoné à l’ex-femme de Grégory Wiart (identifié comme violeur et décédé en 2003) avant qu’elle n’ait été entendue en garde à vue, en 2013. Cette demande a été acceptée et les vérifications ont été effectuées. La deuxième demande portait sur un cardan de voiture, retrouvé sur les lieux du crime. D’où sort-il ? De quel véhicule vient-il ? Les avocats ont été déboutés sur ce point. Enfin, la dernière demande d’actes concernait cette expertise sur la vidéo de Willy Bardon lors de sa garde à vue. Déboutés, les avocats ont saisi la chambre de l’instruction. Les magistrats ont décidé vendredi 20 novembre de répondre favorablement à leur demande. Une expertise a été ordonnée. Elle a été confiée à l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale qui devrait rendre ses conclusions le 15 décembre prochain.

Cela repousse le procès

Pour M e  Didier Robiquet, avocat de Jacky Kulik, le père d’Élodie, «  il s’agit là d’une investigation sur une mesure d’investigation qui ne servira en rien à la manifestation de la véritéCela ne pas changer grand-chose à l’affaire.  » Mais pour lui, cette nouvelle expertise «  pose un problème de délai  », car cela va allonger encore le temps de la procédure. «  Pour M. Kulik, ce sont des délais pénibles à supporter. » Le procès était initialement possible à la fin de l’année 20016. Avec cette nouvelle expertise, il sera sans nul doute repoussé. À condition bien sûr, que les juges d’instruction chargés de l’enquête jugent qu’ils ont assez d’éléments pour renvoyer Willy Bardon devant la justice.
L’Axonais de 40 ans nie depuis le début avoir participé aux faits. On sait qu’en 2002, il fréquentait très régulièrement Grégory Wiart, qui a été identifié grâce à son ADN. Il n’y a en revanche aucune trace d’ADN de Bardon sur les lieux du crime. L’enquête le concernant a essentiellement été axée sur la bande sonore de l’appel aux pompiers. Les expertises scientifiques n’ont pas pu établir formellement que l’une des voix sur cette bande était bien la sienne. Une dernière expertise a conclu que la reconnaissance de la voix par des proches était fiable. Cinq personnes qui ont écouté cette bande ont dit reconnaître la sienne.

http://www.lunion.com/node/607701

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