jeudi 17 décembre 2015

Assassinat : trois ans après, des soupçons mais pas de preuve

Le 16 décembre 2012, Nordine Belkacemi a été assassiné par des rafales de kalachnikov devant l'hôpital Purpan. Qui a tué «Nono» ? Un suspect se dégage, pas les preuves.
Une courte poursuite dans les rues de Toulouse endormie et puis des rafales d'arme automatique à la station de l'hypermarché, devant l'hôpital Purpan. Un tir très ciblé qui n'a laissé aucune chance à Nordine Belkacemi, 32 ans. Malgré les dizaines de blessures par balles, dont deux à la tête et de nombreuses au thorax, «Nono» a résisté jusqu'à l'hôpital avant de mourir.
Qui l'a exécuté ? Qui tenait l'arme ? Qui a donné l'ordre ? Trois ans après cet assassinat, dans la nuit du 16 décembre 2012, le premier d'une trop longue série à Toulouse, les mêmes questions se posent. À la juridiction interrégionale spécialisée de Bordeaux, où le dossier reste ouvert à l'instruction, le parquet parle, officiellement, «d'une affaire complexe, sensible» qui pourrait être «liée au milieu» et qui fait l'objet «d'un travail de fond, discret, sur la longueur…».
Cette prudence agace Me Éric Mouton, avocat de la compagne de Nordine Belkacemi et de sa petite fille : «L'enquête se trouvait déjà au point mort. J'ai maintenant le sentiment qu'elle a définitivement calé...». Son confrère Me Frédéric David, qui assiste les frères et la sœur de la victime, regrette «l'omerta qui plane sur cette affaire. Des soupçons existent, tout le monde le sait, la justice ne les ignore pas mais ces soupçons seront très délicats à étayer, et encore plus à démontrer.»

L'ombre du milieu marseillais

Homme de caractère, des idées plein la tête, «Nono» Belkacemi jouait les chefs de sécurité du Room 157, discothèque qui a changé de gérant depuis. Cette position «a pu lui attirer quelques rancœurs», admet une source proche du dossier. Mais si cette hypothèse a été «travaillée», les membres de la police judiciaire se sont beaucoup intéressés aux liens que Nouredine Belkacemi entretenait avec Bruno Saccomano. Cette figure du milieu marseillais, surnommé «le parrain des Alpes» dort actuellement en prison, condamné dans une affaire de blanchiment (il a fait appel) et soupçonné dans un trafic de cocaïne dont les ramifications s'étendaient jusqu'à Toulouse. Cet homme a, un temps, tenu une pizzeria et un bar rue de Rémuzat à Toulouse. Il était encore là quand Belkacemi a été exécuté. Personne dans les milieux «autorisés» ne croit à une coïncidence. Les relations entre ces deux personnalités existaient-elles ? Cocaïne, avenir du Room 157, les sujets de conversation ne manquaient sans doute pas. «La difficulté, c'est la rumeur. Elle revient sans cesse et parle de difficultés entre les deux hommes. Mais ce qui intéresse les policiers, et le juge d'instruction, ce sont les faits et les preuves», lâche un observateur. Des preuves qui manquent cruellement

http://www.ladepeche.fr/article/2015/12/17/2240037-assassinat-trois-ans-apres-des-soupcons-mais-pas-de-preuve.html

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