mardi 22 décembre 2015

Fausse bombe sur un vol Air France : un ex-policier au cœur de l'enquête

Un policier à la retraite de 58 ans, soupçonné d'avoir placé dans les toilettes d'un avion d'Air France un objet suspect qui a provoqué l'atterrissage en urgence de l'appareil au Kenya, a été placé hier en garde à vue à Paris, puis relâché…

Quel rôle a joué cet ancien policier sur ce vol d'Air France ? Il a été placé en garde à vue à la sortie de l'avion, mais cette garde à vue a pris fin hier soir, sans que l'on sache ce que l'on reprochait à cet homme. Le parquet de Bobigny a précisé qu'il pouvait «si besoin redemander son placement» en garde à vue. Et une source proche de l'enquête a précisé que la levée de la garde à vue de l'ancien policier «ne veut pas dire qu'il est mis hors de cause».
Le vol AF463, avec 459 personnes à bord et 14 membres d'équipage, en provenance de l'île Maurice et à destination de l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, a donc été obligé d'atterrir d'urgence dans la nuit de samedi à dimanche à Mombasa, au Kenya, après la découverte d'un colis suspect à bord.
Il s'agissait en réalité d'un objet inoffensif. Mais un composant ressemblant à un minuteur avait fait craindre la présence d'une bombe. Et donc, un policier du RAID à la retraite a été interpellé hier par la police aux frontières (PAF) à son arrivée à Roissy à 06h50, puis placé en garde à vue. Sa compagne, passagère du même vol, ainsi que des membres d'équipage, ont été entendu comme témoins.
Selon l'équipage, l'homme interpellé avait fait de nombreux allers-retours aux toilettes pendant le vol et est soupçonné d'y avoir introduit les éléments de l'objet suspect.
Le parquet de Bobigny a ouvert une enquête pour «entrave à la circulation des aéronefs et mise en danger de la vie d'autrui». Air France a déposé une plainte contre X pour mise en danger de la vie d'autrui au tribunal de grande instance de Bobigny.

Cartons et minuteur

Dimanche, le PDG d'Air France, Frédéric Gagey, avait indiqué que l'objet découvert en vol dans les toilettes de l'appareil était «un ensemble composé de cartons et d'une espèce de minuteur». Il avait évoqué «un acte de malveillance» ou «quelque chose qui s'apparenterait à une mauvaise plaisanterie».
«Après analyse, il s'agit d'une fausse alerte», avait-il déclaré.
«Les 14 membres d'équipage – 11 membres du personnel navigant en cabine et trois pilotes – sont extrêmement fatigués», a indiqué la présidente de l'Unac, syndicat représentatif des personnels navigants commerciaux. «Ils ont pensé qu'ils allaient sauter» et «ont vécu un gros stress», a-t-elle ajouté.
De son côté, le Premier ministre adjoint de Maurice, Xavier-Luc Duval, a affirmé que les procédures de sécurité avaient été «scrupuleusement respectées» et a annoncé l'ouverture d'une enquête sur place avec l'aide de la France.
«L'île Maurice reste une destination très sûre», a-t-il insisté, précisant que le nouveau terminal de l'aéroport «construit il y a deux ans» dispose «d'équipements de haute technologie comprenant des caméras de surveillance» et «des détecteurs de traces d'explosifs».
Le patron d'Air France avait exclu hier que l'engin ait pu être présent dans les toilettes de l'appareil avant son décollage.
Depuis les attentats, «nous avons renforcé la sécurité à certaines escales, en accord avec les autorités locales et les sociétés de sûreté.», a déclaré un porte-parole d'Air France.

http://www.ladepeche.fr/article/2015/12/22/2243127-fausse-bombe-vol-air-france-ex-policier-coeur-enquete.html

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