vendredi 22 janvier 2016

Couple de dépeceurs chinois: «Une femme seule dans sa vie, seule dans son couple, seule en France»

Y a-t-il eu légitime défense ? C’est, entre autres, sur cette question qu’ont dû se pencher les six jurés et les magistrats chargés de juger, ce vendredi, le couple de dépeceurs chinois. Accusée, aux côtés de son compagnon Te Lu, d’avoir tué, dépecé puis enterré les restes des parents d’un bébé décédé lorsqu’elle en avait la garde, Hui Zhang, nourrice de 34 ans, encourt jusqu’à 30 ans de réclusion criminelle.
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Lors de cette dernière journée, l’avocat général, Julien Eyraud, a requis l’acquittement pour le mari, présent au moment des faits et lors de l’enfouissement des morceaux de cadavres mais clamant ne pas avoir porté les coups mortels, et une peine de 20 ans de prison pour sa conjointe.

Pas d’élément matériel pour le mari

L’affaire, « particulièrement difficile » selon Me Guedj, avocat de Hui Zhang, contient en effet peu d’éléments : pas d’arme, pas de témoins en dehors des accusés et quelques bouts de corps retrouvés au début du mois de juin 2012 par la brigade criminelle dans le Bois de Vincennes.
Déclarant avoir été « saisi par l’horreur » à la lecture du dossier, le représentant du ministère public a expliqué n’avoir aucun élément matériel permettant de condamner Te Lu pour homicides volontaires. Un axe également défendu par son avocat, Me Dupond-Moretti : « Contre lui il n’y a rien. Et pour lui, il y a ce qu’elle a toujours et ce qu’il a toujours affirmé ainsi qu’un tas d’interventions extérieures qui ne vient pas corroborer ce qu’ils disent mais qui ne vient pas l’infirmer ! ».
Depuis sa dénonciation, aux côtés de Te Lu, au 36 Quai des Orfèvres le 16 juin 2012, Hui Zhang livre la même version des faits : La rencontre avec les parents de l’enfant décédé sous son toit tourne au « déferlement de violence », elle et son mari sont attaqués, tentent de se défendre. Menacés et blessés par un couteau de boucher saisit tour à tour par les parents, Hui Zhang parvient à riposter avec une hachette, et tue coup sur coup, les assaillants.

« Seule dans sa vie, dans son couple, seule en France »

Des explications mises en doute par les avocats des parties civiles, Me Laille et Me Arnoux, jugeant que « les victimes » devenaient « les accusés » et dénonçant un discours « préparé », lors du passage en Chine de Hui Zhang et de Te Lu, quelques jours après la mort du couple de parents. L’avocat général a toutefois concédé « une part d’humanité » à la jeune femme, à travers sa volonté de protéger son propre enfant, âgé de 3 ans au moment des faits et vivant aujourd’hui en Chine auprès de ses grands-parents.
Décrivant une femme « seule dans sa vie, dans son couple, seule en France », son avocat Me Guedj a appelé les jurés à considérer la place du fils de Hui Zhang dans le déroulement du double homicide et dans sa dissimulation. Placée à trois ans dans une école maternelle militaire chinoise par sa mère, jugée peu aimante à son égard, Hui Zhang n’a cessé, lors de son interrogatoire, de faire référence à son petit garçon.
Plaidant la légitime défense et le caractère involontaire de l’homicide, son avocat a rappelé qu’en ce cas précis, il existait une peine comprise entre un an et quinze ans de prison. Le verdict est attendu dans la soirée.
http://www.20minutes.fr/societe/1771519-20160122-couple-depeceur-chinois-femme-seule-vie-seule-couple-seule-france

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