vendredi 29 janvier 2016

Jacqueline Sauvage : on demande grâce

La mobilisation autour de Jacqueline Sauvage, condamnée à 10 ans de prison pour avoir tué son mari violent, s'amplifie : aujourd'hui, François Hollande recevra ses filles et ses avocates, qui viennent lui demander d'exercer son droit de grâce présidentiel.
Elles attendent beaucoup de cette rencontre. Sylvie, Carole et Fabienne Marot, les filles de Jacqueline Sauvage, ainsi que ses avocates, Mes Nathalie Tomasini et Janine Bonaggiunta, seront reçues à 16h30, a précisé la présidence dans un communiqué.
«Le président de la République les reçoit pour les écouter sans que l'on puisse dire, à ce stade, quand la décision sera effectivement prise», a déclaré son entourage.
Les filles de Jacqueline Sauvage ont «bon espoir qu'il s'agisse d'un premier pas vers la grâce présidentielle», ont précisé les deux avocates de Jacqueline Sauvage. François Hollande les recevait pour «avoir une connaissance exhaustive et approfondie de cette affaire».
«Nous ne pouvons que nous réjouir de cette première démarche», ont-elles poursuivi, estimant que le chef de l'État «démontrait ainsi qu'il est non seulement à notre écoute, à l'écoute de Jacqueline Sauvage, mais aussi à l'écoute des Françaises et Français (anonymes, artistes, politiques) qui se sont manifestés massivement pour soutenir la demande de grâce présidentielle déposée (…) le 23 décembre».
La cour d'assises du Loir-et-Cher a confirmé en appel le 3 décembre la condamnation à 10 ans de réclusion de la mère de famille, reconnue coupable d'avoir tué son mari de trois coups de fusil dans le dos en 2012, après 47 ans d'enfer conjugal.
Mardi, l'Élysée avait fait savoir que François Hollande avait «bien entendu la mobilisation» pour obtenir la grâce présidentielle de cette mère de famille, ajoutant toutefois qu'il fallait «suivre la procédure».
L'entourage du chef de l'État avait également rappelé que des «circonstances exceptionnelles» étaient nécessaires pour justifier une grâce présidentielle.
La demande de grâce de Jacqueline Sauvage est soutenue par de nombreuses personnalités de tous bords politiques, parmi lesquelles la maire PS de Paris Anne Hidalgo, l'ex-eurodéputé et leader écologiste Daniel Cohn-Bendit, le dirigeant du Front de gauche Jean-Luc Mélenchon, la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse (Les Républicains) et le président de l'UDI Jean-Christophe Lagarde.
Jacqueline Sauvage «a été injustement condamnée à cause d'un vide juridique rétrograde ne considérant pas que la légitime défense puisse s'appliquer sur une vie entière», selon son Comité de soutien, qui réclame sa «libération immédiate».
Par principe, a également rappelé l'Élysée, François Hollande n'est pas favorable à la grâce présidentielle qu'il n'a exercée «qu'une fois en permettant une libération conditionnelle sans éteindre la peine». On attend donc une décision qui interviendra quelques jours après le départ de Christiane Taubira, une garde des Sceaux très attachée à la condition féminine
http://www.ladepeche.fr/article/2016/01/29/2266148-jacqueline-sauvage-on-demande-grace.html

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