mercredi 13 janvier 2016

Nancy : 16 prévenus jugés pour un trafic entre la République dominicaine et la Franche-Comté

Âgés de 21 à 60 ans, quinze hommes et une femme sont jugés depuis ce mardi par le tribunal correctionnel de Nancy. Au terme d’une instruction menée par la JIRS (juridiction interrégionale spécialisée), ils sont poursuivis pour avoir participé, avec différents degrés d’implication, à un trafic de stupéfiants entre la République dominicaine, d’où partait la drogue, et la Franche-Comté, centre de distribution. Ils encourent de lourdes peines de prison.
Six prévenus, dont Patrick C. et trois de ses fils, comparaissent détenus, placés en détention provisoire au moment de leur interpellation et mise en examen, en novembre 2013.
Dans ce dossier surnommé par certains avocats « Air cocaïne 2 », en référence à l’affaire qui a conduit à l’incarcération en République dominicaine puis à l’évasion de deux pilotes français, l’enquête a débuté en février 2013 quand Mickaël, l’un des fils, domicilié à Audincourt, (Doubs), a été contrôlé en possession de 52.000 €.
Quelques jours plus tard, il était victime d’un guet-apens et essuyait plusieurs coups de feu à Montbéliard, alors qu’il se trouvait sur la route de l’aérodrome. En avril, Grégory, son frère, alors qu’il tentait d’échapper à un contrôle routier, est trouvé en possession d’un pistolet de calibre 6,35 mm.
Les interceptions téléphoniques vont permettre aux enquêteurs de penser que la famille C., de Montbéliard, est impliquée dans un important trafic de cocaïne initié par Patrick, le père, qui réside à Saint-Domingue depuis de nombreuses années, et repris en main par ses fils depuis la Franche-Comté. Les frais nécessaires à ce trafic auraient été financés par d’autres transactions prohibées (héroïne et résine de cannabis) entre Montbéliard et Chaumont.

Machine à emballer sous-vide

Les écoutes démontreraient que Patrick, de passage en France à partir de juin 2013, a multiplié les déplacements en Seine-Saint-Denis et à Chaumont, afin de lever des fonds pour de massives importations de cocaïne. Il aurait également fait l’acquisition d’une machine à emballer sous vide et de sacs de conditionnement, pour éviter le flair des chiens policiers.
Pour la justice, la drogue, achetée en République dominicaine grâce à de multiples versements d’argent « Western Union », était ensuite acheminée depuis les Antilles par des mules, souvent d’origine asiatique, dans des valises à double fond.
Interrogé hier, Patrick C. ne reconnaît qu’une unique transaction. Celle qui a valu l’interpellation d’une mule dans un aéroport parisien alors qu’elle arrivait en France avec 1, 990 kg de cocaïne. « Mon fils était dans la mouise, avait des problèmes financiers. En tant que père, j’ai trouvé cette solution du trafic. La drogue, je l’ai eue à crédit. Vous savez, ça circule beaucoup là-bas ».
Il assure qu’une seule autre mule est venue en République dominicaine. « Mais elle n’est pas repartie avec de la cocaïne. Comme la première s’était fait arrêter, on ne voulait en envoyer une autre en prison… ». Jugement lundi.

http://www.estrepublicain.fr/edition-de-nancy-ville/2016/01/13/nancy-16-prevenus-juges-pour-un-trafic-entre-la-republique-dominicaine-et-la-franche-comte

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