lundi 1 février 2016

Nîmes : rejugé pour le meurtre barbare d’une joggeuse

L e corps de Marie-Jeanne, 17 ans, avait été retrouvé carbonisé en Ardèche en 2011. Anthony Draoui avait été arrêté un an après.
Il a écopé de la peine maximale prévue par la loi, et estime que son procès, devant la cour d'assises de l'Ardèche, en octobre 2014, ne lui a pas permis de tout dire. Alors Anthony Draoui, 23 ans, va être rejugé à partir de ce lundi et pour trois jours devant la cour d'assises du Gard, pour ce crime qui lui a valu trente ans de réclusion criminelle, assortie de vingt-deux ans de sûreté.
Le 18 juin 2011, Marie-Jeanne Meyer, 17 ans, qui s'apprête à passer son bac à Tournon-sur-Rhône (Ardèche), part pour faire un jogging dont elle ne reviendra jamais. Trois jours plus tard, les restes calcinés de son corps sont découverts dans une fosse creusée en haut d'une colline proche de la commune.

"Il n'a jamais exprimé la moindre empathie"

La description de la scène est épouvantable : la tête a été broyée, le corps semble avoir été démembré, avant d'être brûlé. Sur quelques objets, on met en évidence l'ADN d'Anthony Draoui, un jeune homme connu pour sa violence et son addiction à l'alcool, dont on a perdu la trace depuis l'expulsion de son logement à Tournon, en mai.
Trois jours après la disparition de Marie-Jeanne, il avait été arrêté pour une tentative de vol dans la Drôme, pour laquelle il avait été placé en garde à vue avant d'être relâché. Le mandat d'arrêt lancé par la justice reste inefficace. Jusqu'à ce qu'un an plus tard, en juin 2012, la police espagnole remette à la Paf des Pyrénées-Orientales un homme se présentant comme un Russe, qui circulait sans papiers dans le train Cerbère-Port Bou. Les vérifications montrent qu'il s'agit d'Anthony Draoui : le jeune homme raconte qu'il vient de passer un an à vivre dans les rues de Barcelone, entre marginaux et prostituées.

"La famille a l'intuition que la réalité est bien pire"

Sa version, ensuite, sera minimaliste : il raconte que Marie-Jeanne est passée près du campement où il s'était réfugié, sur cette colline, après avoir perdu son logement. Il aurait voulu l'embrasser, elle aurait refusé : il lui aurait alors donné un coup de couteau, puis aurait décidé de faire disparaître son corps.
Des explications dont ne peut se satisfaire Me David Métaxas, qui défend la famille de la victime. "Si vraiment cela s'est passé comme il le dit, pourquoi a-t-il brûlé le corps ? La famille a l'intuition que la réalité est bien pire. Il l'a brûlée pour cacher à quel point il l'a massacrée. Et il n'a jamais exprimé la moindre empathie, le moindre regret, le moindre remords." Verdict mercredi soir.

http://www.midilibre.fr/2016/02/01/rejuge-pour-le-meurtre-barbare-d-une-joggeuse,1279023.php

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