lundi 7 mars 2016

Confondu par son ADN, un homme jugé vingt ans après pour le meurtre d'une fillette

Une expertise confiée en 2013 à un laboratoire de Bordeaux, a permis d'identifier son ADN sur les manches du sweat ayant servi à étrangler Saïda Berch, 10 ans
Confondu par son ADN 20 ans après les faits, un homme de 40 ans comparaît à partir de mercredi devant les assises de l'Isère pour le meurtre d'une fillette. Le verdict est attendu vendredi.
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Le 26 novembre 1996, le corps de Saïda Berch, 10 ans, est retrouvé dans un canal à Voreppe (Isère). Elle a été étranglée avec son pull, mais l'autopsie ne révèle pas de sévices sexuels. Faute de pouvoir identifier le jeune homme en VTT qui l'accompagnait avant sa disparition, l'instruction aboutit à un non-lieu le 28 septembre 1999.

Un autre meurtre d'enfant

En avril 2006, le dossier est rouvert à la faveur d'un rapprochement avec une autre affaire : le meurtre de Sarah Syad, six ans, le 16 avril 1991, dans la même commune. Elle est retrouvée dans un bois, étranglée, avec du sperme sur sa chemise. Plusieurs analyses génétiques se révèlent infructueuses.
Jusqu'à une expertise confiée en 2013 à un laboratoire de Bordeaux, qui permet d'identifier un profil ADN de sexe masculin sur les manches du sweat ayant servi à étrangler Saïda Berch.
Pour les deux fillettes, il s'agit du même homme : Georges P. Vivant en concubinage, père d'un jeune enfant, il habitait toujours dans le même quartier, fréquentant les frères et sœurs des victimes, et confiant même son fils aux soins de la mère de Sarah Syad.
Entendu par les gendarmes en 1996, il n'avait pas été inquiété faute d'éléments à charge.

Atteint de la maladie de Steinert

Placé en garde à vue en juillet 2013, il reconnait en partie les faits, disant que "le diable était entré en lui". Avant de se rétracter. "C'est un garçon qui se recroqueville sur sa maladie, la peur de parler", raconte Me Denis Dreyfus, un de ses avocats.
Âgé de 15 et 21 ans au moment des faits, il est atteint de la maladie de Steinert, qui provoque une dégénérescence musculaire parfois associée à un retard mental. Diminué physiquement, atteint d'un "handicap mental léger", voire de "psychose" selon les experts, il "n'est pas prêt à répondre aux questions", selon Me Emmanuel Decombard, son second avocat.
Le procès risque ainsi d'être extrêmement frustrant pour la famille de la victime, qui attend des explications. "C'est trop gros pour lui à assumer. Il préfère se mettre dans une posture de victime", critique Me Arnaud Lévy-Soussan, avocat d'un frère de la fillette.  

http://www.sudouest.fr/2016/03/07/confondu-par-son-adn-un-homme-juge-vingt-ans-apres-pour-le-meurtre-d-une-fillette-2293561-4697.php

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