jeudi 31 mars 2016

Infanticide: un père condamné à la perpétuité

Un homme de 26 ans a été condamné jeudi à Nîmes par la Cour d'assises du Gard à la réclusion criminelle à perpétuité pour le meurtre avec actes de torture et de barbarie de son bébé de huit mois dans la nuit du 13 au 14 mars 2013. La mère, âgée de 23 ans, et qui comparaissait libre, a été pour sa part condamnée à cinq ans de prison pour sa totale passivité pendant et après les faits. Elle a été immédiatement écrouée. La Cour a suivi les réquisitions accablantes de l'avocat général Stéphane Bertrand qui n'a reconnu "aucune circonstance atténuante" à Jonas Barral et Pauline Carrasco. L'accusé a "massacré" le petit Julien tandis que la mère a "regardé" alors qu'elle "pouvait" et "devait" intervenir, a-t-il estimé.

La Cour a souvent plongé dans l'horreur, notamment lors du détail de l'autopsie de l'enfant dont le corps présentait 72 lésions. L'enquête a établi que Julien avait été étranglé, secoué violemment, frappé à coups de poing et de talons. Il avait également subi une "pénétration anale violente avec un objet". "Le coeur s'est arrêté car le corps a eu à subir trop de souffrance en même temps", a expliqué le médecin légiste. Les psychiatres ont dressé le portrait d'un couple "immature, instable et faiblement intelligent" enfermé dans "une relation pathologique" vécue dans un village reculé, à Lanuéjols. Jonas Barral a reproduit dès l'âge de 13 ans l'alcoolisme "massif" et la violence dont il avait souffert chez son père, Pauline Carrasco l'indifférence et la légèreté qu'elle avait reprochées à sa mère. Aucun des deux n'avait souhaité avoir cet enfant.

Les psychiatres ont souligné à quel point la jeune femme, poursuivie pour "non-empêchement de crime" et "non-dénonciation de violences habituelles" semblait "détachée" de l'horreur des faits, comme "désaffectivée". La défense de Pauline Carrasco a insisté sur le fait qu'elle était elle-même régulièrement battue par son ex-compagnon et sous son emprise psychique. Lorsque le déferlement fatal de violences s'était abattu sur son fils, elle avait continué à regarder la télévision. Lorsque le père s'était endormi, elle n'avait pas appelé les secours. "J'étais tétanisée", a-t-elle expliqué à la barre, sans convaincre.
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/index.php

Aucun commentaire: