mardi 1 mars 2016

Paris: Le procès de Redoine Faïd et huit autres personnes s’ouvre ce mardi

33 jours d’audience, une centaine de témoins, 25 experts et une figure médiatique du banditisme : Redoine Faïd. Ce mardi s’ouvre devant la cour d’assises de Paris le procès de neuf personnes impliquées dans un projet avorté de braquage de fourgon blindé en 2010 qui a coûté la vie à une jeune policière municipale, Aurélie Fouquet.
>> Redoine Faïd, un braqueur insaisissable. Lire son portrait. 

« Véritable exécution »

Le 20 mai 2010, peu après 9 h, à Créteil, des policiers repèrent une camionnette blanche dont la carrosserie porte deux trous ressemblant à des impacts de balles. Pris en chasse, le véhicule fonce sur l’autoroute A4, ses occupants tirent sur les policiers qui les suivent ,« pour tuer du flic », affirmeront ces derniers. Des automobilistes sont alors blessés.
Arrivés à Villiers-sur-Marne dans le Val-de-Marne, après une dizaine de kilomètres de course-poursuite, les hommes cagoulés, gantés, vêtus de treillis sombres et équipés de gilets pare-balles abandonnent le premier véhicule, l'incendient et en braquent un autre. Arrive alors une voiture de police municipale, qui essuie une vingtaine de tirs : une « véritable exécution », selon une source proche de l’enquête. Les deux policiers à bord sont blessés : Thierry Moreau au thorax, et Aurélie Fouquet à la tête. A 26 ans, cette mère d’un tout jeune enfant décédera quelques heures plus tard. Les malfaiteurs braquent un troisième véhicule et s’enfuient.
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Dans la soirée un premier homme est arrêté. Les enquêteurs remontent alors au fur et à mesure des interpellations et auditions la piste d’un homme : Redoine Faïd.

« L’organisateur », « l’animateur », le « recruteur »

Considéré par la police comme le maître d’œuvre de ce projet, Redoine Faïd, qui avait assuré dans son autobiographie avoir « enterré son passé », est interpellé à l’été 2011. Celui qui a été pendant six semaines en 2013 l'homme le plus recherché de France, après une spectaculaire évasion à l’explosif, n’est pas accusé de meurtre parce qu’il n’a pas participé en personne, selon les résultats de l’enquête, à la fusillade mortelle. Mais le braqueur multirécidiviste n’en risque pas moins, lui aussi, la réclusion criminelle à perpétuité.
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S’il a toujours nié toute implication, selon une source proche du dossier, pour les enquêteurs, l’homme, en liberté conditionnelle au moment des faits, est le « dénominateur commun ». Il serait selon les enquêteurs « l’organisateur », « l’animateur », le « recruteur » d’une « opération de guerre » montée à coups de rencontres clandestines formant un groupe d’hommes aux casiers souvent surchargés.

Une génération du banditisme français

C’est en effet toute une génération du banditisme français qui sera jugée ce mardi. Celle des « braqueurs des cités », désormais trentenaires et quadragénaires, gavés de films d’action américains, lourdement armés, aux méthodes parfois spectaculaires.
Trois hommes sont accusés du meurtre d’Aurélie Fouquet : Daouda Baba, Rabia Hideur et Olivier Tracoulat. Ce dernier, blessé, peut-être mortellement, lors de la fusillade qui a coûté la vie à la jeune policière, est jugé en son absence. Tous risquent la réclusion criminelle à perpétuité. Les six autres, pour certains des récidivistes, sont jugés pour une longue liste de crimes et délits, allant de l’association de malfaiteurs à la détention illégale d’armes. Un dixième suspect est détenu en Algérie. Il fait l’objet de poursuites séparées.
http://www.20minutes.fr/paris/1796671-20160229-paris-proces-redoine-faid-huit-autres-personnes-ouvre-mardi

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