jeudi 31 mars 2016

Patrick Henry, l'un des plus anciens détenus de France, va-t-il sortir de prison?

C’est une figure emblématique de l’histoire pénale française. Lors de son procès pour le meurtre du petit Philippe Bertrand, en 1977, il avait fallu toute la verve de Robert Badinter pour sauver la tête de Patrick Henry, qui encourait la peine de mort. Celui qui fait partie des plus anciens détenus français saura ce jeudi si sa demande de libération conditionnelle est validée en seconde instance.
Condamné à perpétuité, Patrick Henry s’est vu accorder sa demande de libération conditionnelle par le tribunal de Melun (Seine-et-Marne) en janvier dernier. Décision dont le parquet a fait appel, bloquant sa remise en liberté. « Je suis optimiste, dans la mesure où la décision rendue en première instance était très bien motivée », confie Me Carine Delaby-Faure, l’avocate de Patrick Henry.

Une première remise en liberté restée dans les annales

Pour le parquet, la demande Patrick Henry n’était tout simplement pas justifiée car « le projet d’accompagnement n’est pas assez encadrant », expliquait en janvier la procureur de Melun, Béatrice Angelelli, à l’AFP. « Plus encadrant, c’est la prison », répond Me Carine Delaby-Faure. La raison avancée par le parquet était à mon sens complètement hypocrite. Le projet prévoit une longue période de transition entre la prison et la liberté conditionnelle avec dans un premier temps quelques jours de permission dans la semaine, puis une semi-liberté avant de passer au bracelet électronique pour arriver enfin à la liberté conditionnelle », détaille l’avocate.
Le problème, c’est que Patrick Henry a déjà profité une fois d’une remise en liberté. En 2001, il fait figure de modèle de réinsertion et bénéficie d’une libération conditionnelle… révoquée lorsqu’il se fait arrêter en octobre 2002 en Espagne avec un peu moins de 10kg de résine de cannabis dans sa voiture. De retour en prison, il est renvoyé à sa condition de condamné à perpétuité. De quoi donner à réfléchir aux magistrats…

« La cour ne semblait intéressée que par son passé »

En février dernier, Me Carine Delaby-Faure avait plaidé devant la cour d’appel de Paris, en seconde instance. « Les débats étaient plus tendus qu’en première instance, la cour ne semblait intéressée que par le passé de Patrick Henry », raconte-t-elle.
Après trente-huit passés en prison, celui que les Français ont découvert en 1976 après l’enlèvement à Troyes (Aube) de Philippe Bertrand, âgé de 7 ans, la demande de rançon, puis la découverte du corps de l’enfant dans une chambre qu’il louait sous un faux nom, aspire à terminer ses jours en liberté. Patrick Henry sera fixé le jour de son soixante-troisième anniversaire.

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