mercredi 23 mars 2016

Procès pour le meurtre d'un chauffeur de taxi

Il se dit "sincèrement désolé". A l'ouverture de son procès aujourd'hui devant la cour d'assises du Val d'Oise, l'homme jugé pour le meurtre d'un chauffeur de taxi en 2012 a dit regretter son geste devant la famille de la victime.

"Je suis sincèrement désolé pour ce que j'ai fait. J'ai jamais voulu ce qui est arrivé", a déclaré l'accusé âgé de 28 ans, soigneusement vêtu d'un jean sombre, d'une chemise bleu clair et d'un gilet gris. "Je ferai le maximum pour répondre à (vos) questions". Dans la nuit du 28 au 29 octobre 2012, à Saint-Ouen-l'Aumône, Mamadou Traoré est poignardé par un client dans son taxi. Blessé au cou et au bras, il décède peu après, malgré l'intervention des secours. L'auteur des coups, qui vole une voiture la nuit suivante en menaçant le propriétaire avec une pierre, est rapidement retrouvé, confondu par des empreintes relevées dans le taxi.

Il explique aux enquêteurs avoir menacé M. Traoré avec un couteau afin de voler sa recette, et l'avoir ensuite frappé "instinctivement" après un mouvement de recul du chauffeur.
L'accusé, dont le père est lui-même chauffeur de taxi, n'a pas d'antécédents de violences ni de problèmes psychiatriques connus.  A l'audience, son père estime qu'il a eu "beaucoup de chance pendant son enfance", qu'il était "heureux, gâté". Particulièrement émue, sa mère le décrit comme un enfant "très doux, très calme, attentionné, respectueux des aînés" mais dont les notes chutent subitement au lycée.
Après deux échecs au bac scientifique, il s'isole, se réfugie dans les jeux vidéo: un "suicide social" comme il dit lui-même. "Il ne voulait plus sortir de la maison, il ne nous adressait presque plus la parole", raconte sa mère.

Lors de l'audience, les parents de l'accusé, originaires de l'île Maurice, demandent pardon à la famille de la victime. "Je ne sais pas quoi faire pour vous aider", dit la mère à la veuve de Mamadou Traoré. "Votre mari était quelqu'un de brave pour être chauffeur de taxi". Les deux femmes fondent en larmes.

En détention provisoire, l'accusé a obtenu l'équivalent du bac avec mention très bien, travaille aux cuisines "où il donne entièrement satisfaction" et est suivi sur le plan psychologique. Une experte psychiatre a décelé une "schizophrénie insipiens", une pathologie "à bas bruit", difficile à diagnostiquer, car "l'extérieur peut paraître normal".  Le procès se poursuit jusqu'à vendredi


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