jeudi 21 avril 2016

SAINT-QUENTIN : Un bébé de 21 mois violenté car il pleurait trop

L’homme de 41 ans, sous somnifères, ne supportait pas les pleurs du bambin. Il écope de dix mois de prison avec sursis.
Ce n’est pas le premier, ni le dernier à s’en prendre à un enfant. Le tribunal correctionnel de Saint-Quentin en a déjà condamné par le passé, rapelle nos confrères du Courrier picard. Des parents à bout, ne sachant pas comment les angoisses et pleurs de leurs progénitures. Mardi 19 avril, à la barre, il n’y a personne. L’homme de 41 ans poursuivi pour violences sur mineur a choisi de ne pas se présenter. La justice, il ne connaît pas. Il s’agissait là de sa première convocation devant la justice. Ce n’est pas rien de violenter un enfant. Le bambin n’a que 21 mois.
Ce 16 février 2016, la maman du garçonnet est dans l’impasse. Elle n’a personne à qui le confier. La nourrice n’est pas disponible. Elle ne souhaite pas le confier à son compagnon, le quadragénaire n’a pas trop la fibre paternelle: il ne sait pas changer une couche. Néanmoins, faute de solution, elle part travailler, confiant aux soins de son ami la surveillance de son bébé.
Quelques heures plus tard, elle reçoit un SMS. Oubliant d’apporter des vêtements propres pour changer le bébé, l’homme l’aurait laissé quelques minutes sans surveillance dans la salle de bains. Le texto dit en substance que le petit serait tombé, tout seul. La maman se dépêche de rentrer mais quelque chose cloche. Le petit a des égratignures sur le front, un hématome sur la pommette droite, sur l’une de ses tempes, à l’intérieur des deux oreilles ainsi que sur les deux cuisses. Difficile pour le médecin qui l’a examiné à l’hôpital de croire à une simple chute accidentelle.
D’autant plus que la maman a déjà vu son compagnon lui tirer fortement les oreilles lorsque le petit pleurait. «C’est assez impressionnant sur les photos», appuie Sabine Orsel, la présidente de l’audience. Une plainte est déposée et voilà le beau-père cuisiné par les policiers. Au départ, aucun doute pour lui, «c’est un malheureux accident». Il n’est resté que deux heures avec le bébé. Et puis la parole se libère au fur et à mesure que les preuves apparaissent. Nier l’évidence n’aura duré qu’un temps. Il a reconnu des gifles, une fessée. Mais pire encore. Il a aussi lancé un biberon rempli de lait au visage du bébé pour qu’il arrête de pleurer. Ce qui explique l’égratignure au front.

«Un traitement sous somnifères»

Son avocate, pas dans la meilleure position, évoque «un traitement sous somnifères qui aurait pu avoir des conséquences sur son comportement». L’homme serait tombé depuis dans une profonde dépression. «Il s’est laissé aller à une violence impardonnable», note son avocate. Elle assure aussi qu’il aurait perdu une quinzaine de kilos. Il ne sortirait plus de chez lui alors «qu’il avait des activités associatives et syndicales importantes».
Ce qui intéresse aujourd’hui le tribunal, c’est la santé du bébé. Il se porterait bien et ne gardera pas de séquelles. Ni la nourrice, ni la mère n’ont évoqué un enfant difficile à éduquer. «Les troubles du comportement, il n’y a que lui qui en parle», note la présidente. Avec ses deux assesseurs, elle a suivi les réquisitions du procureur: dix mois de prison avec sursis et l’interdiction de revoir l’enfant sous peine d’un passage à la maison d’arrêt de Laon.

http://www.lunion.fr/node/708187

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