samedi 18 juin 2016

9 mois pour le caïd du gang des casseurs

Survêtement Adidas noir, cheveux grisonnants et physique bedonnant, François M., alias «Babao», ne payait pas de mine, hier matin, à la barre du tribunal correctionnel. Et pourtant, le Tarn-et-Garonnais, originaire de Moissac et installé de longue date à Boudou, avec son clan familial, est connu de toutes les sections de recherches (SR) du grand Sud-Ouest. Spécialiste des casses en tout genre - jadis, des coffres-forts et des arrachages de distributeurs bancaires (DAB), et dernièrement, des tabacs - le quinquagénaire fait l'objet d'une étroite surveillance des cellules d'enquête dédiées depuis vingt ans. Extrait de sa cellule de Beausoleil où il a été récemment transféré - l'occasion pour lui de revoir l'un de ses frères et ex-bras droit, alias «Le Lapin», incarcéré depuis 2013, dans un dossier d'assassinat présumé ayant eu lieu à Malause - François M. comparaissait pour un recel de pièces volées. Un petit dossier au vu du pedigree judiciaire de l'accusé, déjà condamné à seize reprises et actuellement sous le coup d'un appel du parquet de Toulouse, dans un vaste dossier de 33 casses de magasins d'optique et de DAB, et en détention provisoire depuis deux mois, pour 61 casses, dont 32 de tabacs, via une instruction ouverte par le Jirs de Bordeaux. «En fait, il s'agit d'une saisie incidente à un plus vaste dossier menée par la SR de Toulouse», indiquait le président Dominique Lenfantin, qui s'étonnait de ne pas voir le prévenu défendu par un avocat. «Il s'agit de pièces d'un moteur d'une Minicooper volée que vous dites avoir achetées à un ami gitan», poursuivait le magistrat. «Au camp du Ginestou», acquiesçait le Boudounais, sans manifester aucune émotion. «Il ne fait aucun doute qu'il connaissait l'origine frauduleuse de ce véhicule», insistait, dans son réquisitoire, le substitut Bérangère Lacan, qui connaissait bien François M. pour l'avoir déjà jugé en 2013, dans un dossier l'incriminant dans 122 faits de casses et de vols présumés, fruit de longs mois d'enquête, entre 2006 et 2007, du pool d'investigation Asso 46. La magistrate, qui requérait six mois ferme et la révocation d'un sursis similaire, obtenait partiellement raison, le tribunal réduisant de deux mois la peine principale, soit, au total, neuf mois ferme. Pas de quoi inquiéter «Babao» qui regagnait sa cellule sans sourciller, dans l'attente de son procès en appel et de la clôture de l'instruction en cours du Jirs menée par le juge Antoine Derieux.
http://www.ladepeche.fr/communes/moissac,82112.html

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