lundi 6 juin 2016

Meurtre du petit Alexandre à Pau : «Je veux qu'ils soient tous reconnus coupables de la mort de mon fils»

Demain s'ouvre devant les assises des Pyrénées-Atlantiques, le procès des meurtriers présumés du petit Alexandre Junca, tué à l'âge de 13 ans, le 4 juin 2011 à Pau. Le corps de l'adolescent avait été retrouvé démembré dans le gave de Pau. Valérie Lance, la maman d'Alexandre confie à La Dépêche ce qu'elle attend de ce procès.
«Je ressens du mépris, de la haine, de la colère. Je veux qu'ils soient tous condamnés, qu'ils ne puissent pas s'en sortir, parce qu'ils ont tous joué un rôle dans la mort de mon fils ou dans la découpe de son corps», confie, des sanglots dans la voix, Valérie lance, la mère d'Alexandre Junca, cet adolescent de 13 ans qui a été sauvagement agressé à Pau le 4 juin 2011. Ce soir-là, l'adolescent rentre chez son père, dans le centre-ville de Pau, après une soirée passée chez des amis, lorsqu'il tombe sur Christophe Camy, un interné psychiatrique en permission de sortie. Ce dernier se rue sur lui pour lui voler son portable. C'est finalement un autre SDF, Mickaël Baehrel, drogué et alcoolisé, qui s'en empare. Lorsqu'Alexandre tente de le récupérer, il lui assène un violent coup de marteau, vraisemblablement mortel, sur la tête. Le corps de l'ado sera ensuite transporté dans une poubelle chez Fatima Ennajah, la compagne de Mickaël Baehrel, avant d'être démembré et jeté quelques jours plus tard par morceaux dans le gave de Pau. C'est le 17 juin que le cadavre de l'enfant, qui a certainement été découpé chez Claude Ducos, une relation homosexuelle de Mickaël Baerhel, avait été retrouvé par des ouvriers.

«Qu'il avoue : j'ai découpé le corps de votre fils»

Mickaël Baerhel, 30 ans, et Christophe Camy, 28 ans, répondront devant les assises de vol avec violences ayant entraîné la mort, Claude Ducos, 76 ans, le chasseur et ami de Mickaël Baerhel, de recel de cadavre et atteinte à l'intégrité d'un cadavre. C'est lui qui est suspecté d'avoir découpé le cadavre du petit Alexandre. Fatima Ennajah, 50 ans, elle, est poursuivie pour non-dénonciation de crime.
«Je souhaite que ce procès soit l'occasion d'un déclic, espère Valérie Lance, que Claude Ducos, dont la stratégie est de nier toute implication, de jurer qu'il n'a jamais vu mon fils alors que des éléments démontrent le contraire, nous dira la vérité qu'il avoue enfin : «J'ai découpé le corps de votre enfant. Il est de tous ces accusés, celui qui avait le plus la tête sur les épaules. Il est la tête pensante. Il faut qu'il nous dise ce qui s'est passé entre le jour de l'agression d'Alexandre et le celui de la découverte de son corps. Peut-être a-t-il une conscience. Pour toute notre famille l'essentiel c'est d'avoir cette réponse.»
La mère de l'adolescent veut lui dire : «Il a tué Alexandre une seconde fois en le découpant. Je vais lui dire qu'on ne peut pas penser à Alex sereinement. Cela fait cinq ans que je me vois en train de leur parler, de les secouer. Donc oui, je veux le faire. Avec la tension du procès, je ne sais pas de quoi je serai capable, mais je m'en voudrais si je ne leur parlais pas et si je ne les regardais pas. C'est ce que je dois faire pour Alexandre, je ne peux pas les éviter. Je veux aussi raconter aux jurés, à tout le monde qui était mon petit garçon, comment était sa vie avec nous, avec ses sœurs».
Dimanche 29 mai c'était la fête des mères, un jour particulièrement cruel pour Valérie Lance : «C'est toujours un moment horrible. Il m'a beaucoup manqué et je sais qu'il me manquera toujours».

Une vive émotion

La disparition puis la découverte du corps démembré du petit Alexandre Junca avaient suscité une très vive émotion à Pau mais aussi dans toute la France. Le 1er juillet 2011, une marche blanche avait été organisée pour rendre hommage à l'adolescent. Elle avait réuni 4 500 personnes. Lors du procès de ses meurtriers présumés, qui s'ouvre demain et doit durer 8 jours, de nombreux Palois devraient assister au débat.
http://www.ladepeche.fr/actu/france/justice/

Aucun commentaire: