dimanche 12 juin 2016

Nîmes : le ravisseur de Chloé risque la perpétuité

K amel Bousselat, 36 ans, est jugé à partir de ce lundi 13 juin pour l'enlèvement et le viol de l'adolescente de Barjac en 2012.
Elle est terriblement stressée à l'idée de se retrouver face à lui et elle a peur de le revoir. Mais elle est hallucinante de force." Ce lundi, la cour d'assises du Gard sera le théâtre de terribles retrouvailles. Dans le box, Kamel Bousselat, 36 ans, originaire de Roquemaure, qui comparaît pour "enlèvement, séquestration, viols et vol", et qui risque la réclusion criminelle à perpétuité.

Dénouement miraculeux

Face à lui, Chloé, qui n'avait que 15 ans lorsque le 9 novembre 2012, vers 17 h 30, elle a été enlevée alors qu'elle venait de garer son scooter devant sa maison, à Barjac. Menacée de mort, enfermée dans le coffre, l'adolescente sera ensuite violée à plusieurs reprises pendant ce rapt qui a mis toute la région en émoi : pendant une semaine, la photo de Chloé est placardée partout, diffusée dans les médias, avec un appel à témoins.
Jusqu'à ce dénouement miraculeux, une semaine plus tard, en Allemagne : à Oppenau, à une quarantaine de kilomètres de Strasbourg, la police prend en chasse la voiture d'un homme qui vient de tenter de commettre un vol à la roulotte. Lorsque les agents ouvrent le coffre, une jeune fille en larmes leur tend les bras : "Je suis Chloé !"

Treize condamnations

Kamel Bousselat, son ravisseur, est remis à justice française quelques jours plus tard. "Il a reconnu que tout ce que disait Chloé était vrai", résume Me Béatrice Lobier-Tupin, l'avocate de la jeune fille. Les viols, les journées d'errance en voiture, vers l'Italie d'abord, vers l'Allemagne ensuite. Les menaces de mort sur Chloé, l'évocation d'une rançon demandée à ses parents, d'un "patron" sous les ordres duquel il agissait. "Rien de tout ça n'a été établi, même si on s'est demandé s'il n'était pas parti pour aller la livrer à quelqu'un d'autre en Allemagne", reconnaît l'avocate nîmoise.
Né à Bagnols, dans une fratrie de quatre enfants, Kamel Bousselat a principalement été élevé par sa grand-mère, du fait de la violence d'un père alcoolique. Après avoir obtenu un CAP de plombier, il a rapidement basculé dans la délinquance : son casier judiciaire porte treize condamnations, notamment à une peine de cinq ans de prison, dont deux avec mise à l'épreuve, pour des agressions sexuelles commises sur plusieurs femmes abordées dans la rue, alors qu'il circulait en voiture.

Un procès pour tourner la page

Au moment des faits, il était sorti de prison depuis deux mois, dormait dans sa voiture et avait réussi à disparaître des radars judiciaires : il ne s'était pas rendu à un rendez-vous auprès du service de probation d'Avignon, sans que cela ne suscite de réaction. Difficile de savoir comment il aborde le procès : "Je n'entends pas donner suite à votre sollicitation", a répondu son avocate, Me Morgane Armand, à Midi Libre.
Chloé, elle, a depuis passé son bac et vient de passer une année à l'étranger. "Elle a voulu mettre de la distance et a heureusement pour elle une famille très étayée et très étayante, souligne son avocate. Aujourd'hui, elle donne l'impression d'aller plutôt pas mal. Je ne crois pas qu'elle attende grand-chose de ce procès, si ce n'est d'avancer, et de tourner enfin la page." Verdict attendu mercredi soir.

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