lundi 1 août 2016

Poursuite dans une voiture volée : 2 ans de prison

«Cette voiture, elle était stationnée devant une épicerie à Cugnaux depuis un mois. Oui je me suis posé de dans mais ce soir-là, c'est impossible, ce n'est pas moi qui conduisais !»
Yohan, grand garçon fin aux cheveux longs, regarde les policiers encore une fois : «Ce n'est pas moi !»
Sur leur banc des parties civiles, une femme et deux hommes de «Puma 11», la brigade anticriminalité qui «tourne» sur le Mirail, à Toulouse. Cette nuit de juillet, ils ont vu passer une Renault Megane à fond. Les policiers ont voulu la contrôler. Le conducteur s'est arrêté. Logique. La suite l'est beaucoup moins. «Nous avons mis pied à terre. Quand on s'est approché du véhicule, notre arme à la main, il a reculé violemment. Si je ne me poussais pas, il m'écrasait ! J'ai eu beaucoup de chance ; Eux aussi, j'aurais pu tirer», raconte la fonctionnaire au tribunal. La voiture a alors percuté le véhicule de police, est partie en trombe, a parcouru 100 mètres et a laissé «tomber» deux jeunes filles mineures qui se trouvaient à l'arrière. «Elles ont sauté en marche ?», s'inquiète le président. Le prévenu se tait. Les policiers gardent leur avis.
La voiture, volée fin juin, a encore progressé sur environ 100 mètres de plus, s'est arrêtée et trois hommes sont partis en courant. Un passager mineur a été arrêté sur place, un deuxième s'est présenté le lendemain ; Yohan a été arrêté dans la foulée, dans un camp de la communauté des gens du voyage, à Cugnaux. Les policiers ont retrouvé le tee-shirt qu'ils avaient identifié, une casquette également. «C'est lui qui conduisait, cela ne fait aucun doute», disent les policiers à la barre. «Ces tee-shirts, tout le monde en a», s'emporte Yohan. De quoi agacer le conseil des parties civiles «fatigué de l'arrogance du prévenu» et des missions «chaque nuit plus difficile des forces de l'ordre», tempête Me Boguet. Le parquet suit la thématique et requiert 18 mois de prison. La défense «suit le mandat fixé par mon client : la relaxe…» Un travail d'équilibriste compliqué. «À part l'empreinte dans la voiture, vous n'avez rien, rien. Sans elle, même pas je serai ici», affirme Yohan Ferre, dans un mauvais remake de «Scarface». Le tribunal a estimé le dossier suffisamment solide pour condamner ce récidiviste (19 mentions au casier judiciaire) à deux ans de prison, mandat de dépôt en prime. Il a aussitôt été incarcéré.
http://www.ladepeche.fr/communes/toulouse,31555.html

Aucun commentaire: