lundi 26 septembre 2016

Assises de la Meuse : une mère jugée pour infanticide

Ils avaient 5 ans, 3 ans et 2 ans et étaient frère et sœur. Ils sont tous les trois décédés dans la nuit du 16 au 17 novembre 2013, dans l’appartement de leur mère Mercedes Sola-Delgado, à Bar-le-Duc. Celle-ci est poursuivie par la justice pour les avoir étouffés. Elle sera jugée par la Cour d’assises de la Meuse les 27, 28 et 29 septembre pour homicides volontaires sur mineurs de moins de15 ans.
Depuis trois ans, Mercedes Sola-Delgado n’avait plus la garde de l’aînée, mais dpuis quelques mois, à sa demande, elle était autorisée à renouer avec elle, à raison d’un week-end par mois. Le 17 novembre 2013, dans la soirée, la famille d’accueil signalait que la fillette n’avait pas été ramenée par sa maman à 18 h, comme prévu. Ce signalement conduisait une patrouille de police à se rendre au domicile de Mercedes Sola-Delgado. Sur la porte un message « Ne pas sonner bébé dort ! SVP merci d’avance ».
Dans l’appartement, les policiers découvraient la mère, prostrée sur son lit, un couteau à la main. Après avoir expliqué aux forces de l’ordre qu’elle avait tenté de mettre fin à ses jours en se coupant la gorge et en s’étouffant avec un oreiller, elle précisait aussi qu’elle avait donné la mort à ses trois enfants. Leurs corps étaient en effet découverts dans leurs lits respectifs. Leur mère était aussitôt placée en garde à vue.

Exaspérée par les pleurs de sa fille

Elle expliquait avoir tué ses enfants dans la nuit du 16 au 17 novembre, en précisant que son aînée, malade, n’avait pas été soulagée par les médicaments. Et que ses pleurs dans la nuit avaient réveillé son petit frère et sa petite sœur. Exaspérée par les pleurs de sa fille, elle aurait alors plaqué un oreiller sur le visage de l’enfant. Constatant le décès de celle-ci, elle aurait ensuite fait de même avec son autre fille qui s’était mise elle aussi à pleurer puis avec son petit garçon. Avant de remettre les enfants dans leurs lits et de les border.
Lors de l’arrestation de la mère de famille qui vivait séparée du père des enfants depuis plusieurs années et avec qui les relations semblaient chaotiques, les policiers ont mis la main sur des médicaments. Certains destinés à soulager des maux de ventre. Mais pas seulement. Dans l’appartement ont aussi été trouvés des comprimés d’un générique du Lexomil, le Bromazépam, un anxiolytique. Ce médicament pourrait tenir une place importante au cours du procès. Et ce tant du côté de la partie civile représentée par Me  Frédéric Berna, qui défendra les intérêts du père des enfants, que du côté de la défense, assurée par Me  Amadou Cissé.
Le premier ne manquera certainement d’insister auprès de la Cour d’assises présidée par Catherine Hologne sur le fait que la prévenue avait fait prendre du Bromazépam à ses enfants, avant de les étouffer, ce qui avait diminué leurs capacités à se défendre. Pour la défense, ce médicament pourrait aussi être au cœur de la plaidoirie, le discernement de la mère infanticide ayant pu être altéré au moment de son passage à l’acte, elle aussi avait pris des médicaments.
http://www.estrepublicain.fr/edition-de-bar-le-duc/2016/09/26/assises-de-la-meuse-une-mere-jugee-pour-infanticide

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