samedi 3 septembre 2016

Charente-Maritime : il frappait sa mère diminuée

Un quadragénaire a été condamné pour des violences répétées sur sa mère diminuée.
Une nuit entière enfermée sur une terrasse, sans eau ni nourriture. Ce fait, qui remonte au 1er septembre 2015, n'est qu'un aperçu du traitement infligé par Christophe, 43 ans, à sa mère. Le prévenu est domicilié avec elle à Saint-Thomas-de-Conac, sur l'estuaire, dans le sud du département. L'ancien marin-pêcheur comparaissait hier au tribunal correctionnel de Saintes pour des faits de violence, étalés entre septembre 2015 et le 28 août 2016. Le juge rappelle au début de l'audience le profil de la victime : « Votre mère marche avec des cannes depuis un accident survenu en 1966. Elle a subi deux cancers entre 2000 et 2006, qui ont engendré une importante prise de poids. » À la barre, le prévenu ne cille pas. Sa mère a choisi de ne pas se porter partie civile. Elle n'est pas présente.
Lundi dernier, la gendarmerie est alertée par l'assistante familiale de la victime, qui découvre le matin une femme « aux yeux rougis, avec des contusions ayant entraîné trois jours d'interruption temporaire de travail (ITT). Votre mère affirme alors que vous l'avez frappée. Vous seriez rentré la veille, vers 20 heures. Elle évoque six gifles, des oreilles tordues, des coups de poing dans le ventre », relate le juge. « Je ne me souviens de rien », répond placidement Christophe. « Vous aviez bu ? » « Trois verres de vin. » « Votre état est étonnant pour si peu d'alcool. Ce trou noir tombe bien, non ? »

« Je fais le nœud de la corde »

Le président déroule la chronologie des violences : une tentative d'étranglement le 3 juillet, un coup sur la tête le lendemain… « Pendant les auditions, votre mère, ou “génitrice” comme vous l'appelez, ne parvenait plus à se souvenir des sévices infligés le 1er août. Elle a dit : “Il a dû me gifler, je ne sais plus, c'est le rituel”. » Christophe reste droit et froid : « Elle aime créer des ennuis », rétorque-t-il. « Vous n'exprimez aucun remord, ni culpabilité ! », s'exclame le juge après une heure d'audience.
Le rapport psychologique décrit une personne « incapable de se remettre en cause, psychorigide, associable et paranoïaque. » Séparé en 2014 de sa compagne après dix ans de vie commune, Christophe, sans enfant, est contraint de retourner vivre avec sa mère.
"L'envoyer en prison détruirait sa nouvelle stabilité"
Le contexte n'émeut pas le procureur, qui rappelle d'une voix forte les propos tenus par le prévenu pendant sa garde à vue : « Vous avez dit : “Je me fous d'elle, elle n'a aucun avenir à part la mort. Si elle veut se suicider, aucun problème, je fais le nœud de la corde.” » Il requiert trois ans de prison, dont six mois avec sursis.
L'avocat brandit une attestation de bonne conduite, signée par les collègues et la direction de Christophe, actuellement en CDD d'insertion. « Les faits sont établis, mais l'envoyer en prison détruirait sa nouvelle stabilité. »
Christophe ne possède aucune mention pour violence à son casier judiciaire. Reconnu coupable des faits reprochés, il écope d'une contrainte pénale de deux ans, avec obligation de travail et interdiction d'approcher sa mère.
http://www.sudouest.fr/2016/09/03/il-frappait-sa-mere-diminuee-2487326-1603.php

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