jeudi 29 septembre 2016

Meurtre de l'avenue Lavisgnottes à Biarritz : le banc des parties civiles est vide

Fait rare, le banc des parties civiles est vide dans le procès qui se tient depuis mercredi devant la cour d'assises des Pyrénées-Atlantiques à Pau

Dans le box des accusés, Benjamin Salles 25 ans, répond du meurtre de Stéphane Brun Pascutta, 49 ans au moment des faits en août 2014 à Biarritz. Yedmel Lath 21 ans, doit s'expliquer sur son attitude lors de la scène fatale. Il s'était abstenu d'intervenir.

Mais aucun membre de la famille de la victime n'est présent pour témoigner de sa personnalité et de sa vie. Stéphane Brun Pascutta était orphelin, et son unique parente, une tante, n'a pas manifesté son intérêt au dossier. Le portrait de la victime, qui se dessine depuis le début des débats, est donc un dessin par défaut, une silhouette esquissée par les témoignages de ceux qui l'ont connue, en particulier lors des dernières années de sa vie d'errance sur la Côte basque.

Menus larcins

À Biarritz, Stéphane Brun Pascutta était connu sous le pseudonyme de "Gigi" ou "Umberto". Cet homme sans emploi avait vendu son appartement de la région parisienne au mitan des années 2000 pour s'installer à Biarritz où il avait "flambé" son pécule, de même que l'héritage reçu quelques années plus tard après la mort de son père.
"Gigi de Paris" ne répondait pas lorsqu'on lui demandait où il habitait. Locataire d'un appartement excentré à Dax, il vivotait à Biarritz de services rendus et de menus larcins. Biarritz où sa réputation le précédait. Celle, en demi-teinte d'un homme "gentil" mais pouvant susciter un sentiment de peur. Celle d'un marginal "chaleureux" mais "traînant avec des gens peu recommandables". Celle d'un homme affable qui pouvait passer des bouts de nuit à tailler des bavettes avec un patron de discothèque, mais aimant aussi "se la raconter" et "se la jouer mafieux".

"2500 euros dans une enceinte"

L'été des faits, Stéphane Brun Pascutta faisait partie de la foule nocturne et interlope de la Grande plage de Biarritz. L'avant-veille de sa mort, il s'était rendu au studio de Benjamin Salles, ouvert à tous les vents, en compagnie de Kelly et Sarah.
"Il nous a demandé d'aller à l'appartement. Il devait récupérer 2500 euros dans une enceinte", témoigne ce jeudi matin Kelly, 17 ans lors des faits. Quelques instants plus tard, le quadragénaire qu'elle a nommé "papounet" dans sa liste de contacts téléphoniques, réapparaît avec le portefeuille et le téléphone portable de Benjamin Salles. Ce dernier, ainsi que son ami Yedmel Lath, vont ensuite s'efforcer de récupérer les objets jusqu'à la scène fatale du dimanche 31 août 2014 au petit matin. "Un mort pour rien", entend-on dans la salle des pas perdus. Ce jeudi, les bancs des parties civiles sont vides. Ceux de la partie civile aussi. A tout jamais.

http://www.sudouest.fr/2016/09/29/meurtre-de-l-avenue-lavisgnottes-a-biarritz-le-banc-des-parties-civiles-est-vide-2517868-4037.php

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