mardi 20 septembre 2016

Meurtre de "Pito le Gitan" : un tueur à gage marseillais aux assises de l'Hérault

L e Marseillais Pito le gitan est jugé pour l'assassinat d'Orlando Boccadifuocco en 2009 à Cournonterral  à partir de ce lundi 19 septembre aux assises de l'Hérault. 
Six ans et demi après l'exécution d'Orlando Boccadifuocco, tué de sept balles de "11-43" devant sa pizzeria de Cournonterral (Hérault), la cour d'assises se replonge ce lundi dans l'examen de cette affaire hors normes où un tueur à gage présumé a été arrêté. L'attente a été longue pour les proches de celui qui était surnommé "Pito le Gitan". Parce que l'enquête s'est étalée sur plus de quinze mois, avant que la police judiciaire et les gendarmes, cosaisis dans ce dossier prioritaire de règlement de comptes, n'interpellent Jean-Antoine Conejero, 56 ans.

Sept balles dont deux en pleine tête

Un Marseillais déjà condamné pour meurtre, répondant au surnom du "Sourd", soupçonné d'avoir exécuté ce contrat malgré ses dénégations. Sa première comparution aux assises en juillet 2014 n'avait duré qu'une demi-journée : ses avocats avaient fait exploser le procès. Ils avaient demandé et logiquement obtenu qu'une reconstitution de l'assassinat soit faite - notamment par rapport à l'expertise balistique - alors que le juge instructeur l'avait refusée.
"Ce supplément d'information de la cour d'assises a permis cette reconstitution qui démontre que les témoins ont encore changé leur déposition avance Me Lionel Moroni, un des avocats de Conejero. Nous attendons l'acquittement, il n'a jamais reconnu et conteste totalement les faits qui lui sont reprochés." Le 26 février 2009, en début de soirée, à Cournonterral, bourgade située à 20 km à l'ouest de Montpellier, un individu, lunettes et bonnet sur la tête, est venu à la rencontre de Pito, 32 ans, connu pour son implication dans le trafic de stupéfiants, et qui se trouvait devant sa pizzeria. Il a sorti son arme et a tiré à sept reprises, dont deux fois dans la tête. Le tueur s'était ensuite enfui en voiture avec un complice.

La question de la téléphonie

L'accusation se base notamment sur plusieurs témoins qui auraient reconnu le "Sourd" et en premier lieu, la femme qui se trouvait aux côtés de Bocadifuocco quand les coups de feu sont partis. Le téléphone de Conejero a également "borné" à Cournonterral une semaine avant l'assassinat avant de s'éteindre le soir des faits puis refonctionner quelques heures plus tard... Il y a également ces mystérieuses "écoutes" où le Marseillais parlant avec son ex-maîtresse se lamente d'avoir été "tronché" (reconnu, NDLR).
Mais Me Moroni explique avoir fait écarter ces écoutes venues de la sonorisation de parloir en prison, à Toulon. Et la défense s'étonne que d'autres pistes n'ont pas été exploitées : le lien avec l'assassinat de Mehdi Soltani, en 2005 à Montpellier, avec des douilles identiques de "11-43" ou encore des affaires auxquelles étaient liées Pito avant sa mort, une de séquestration où il était partie civile et une autre de tirs sur un rival où il venait d'obtenir une relaxe. Le verdict est attendu ce vendredi.
http://www.midilibre.fr/2016/09/19/un-tueur-a-gage-aux-assises,1395586.php

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