samedi 24 septembre 2016

Violence conjugale au tribunal de Carcassonne: elle change de version à la barre

Vendredi, au tribunal était jugée une affaire de violence, mais la victime est revenue sur ses paroles.
Vendredi, à Carcassonne, comparaissait devant le tribunal un couple, marié depuis novembre 2015, mais le tribunal n'a pas pu réellement émettre de jugement sur l'affaire puisque la femme, qui avait le 14 février appeler la police au sujet de violences de la part de son mari à son égard, a totalement changé de discours une fois appelé à la barre. Ce 14 février, la police intervient au domicile du couple pour un différend, expliquait la présidente du tribunal Valérie Reymond. Lors de sa déposition, la femme avait décrit sa situation : depuis le mariage, le comportement de son mari a changé. "Il est colérique, vous insulte, vous crache dessus, il ne vous laisse pas sortir, vous frappe, énonçait la juge, il me frappe trop souvent, je ne veux plus rester avec lui, je veux qu'il quitte le domicile", continuait-elle en citant la déposition de la femme. Mais devant la juge, à la barre, la femme de 46 ans, révèle qu'elle a "accusé à tort" son mari. "J'ai aggravé le cas, il ne m'a jamais frappé", continuait-elle. Et la procureur de la République de rappeler: "Vous savez que les déclarations mensongères sont un délit ?". Le couple vit toujours ensemble, avec un petit revenu pour le foyer. C'est elle qui prend en charge depuis le début de leur union, le loyer, l'assurance de la voiture, et cette situation, explique la victime, "je lui en ai voulu car j'étais fatiguée, j'avais des soucis, et tout cela accumulé…".

  • Relaxe prononcée
L'avocate du prévenu a repris le même discours, en insistant sur "le poids, la charge que représente son mari, qui ne travaille pas, en situation irrégulière pour elle". L'avocate revient également sur la déclaration de la femme, faite à l'époque des faits: "J'ai eu l'impression d'être dans un film: séquestration, violences…", lançait-elle à l'ouverture de sa plaidoirie. La procureur, elle, ne l'a pas entendu de cette oreille. Elle rappelait les menaces de morts faites à l'encontre de la femme, en évoquant néanmoins le manque de témoignages, qui pour la justice constituent des preuves. "Ce n'est pas la première fois que dans un dossier sur une affaire conjugale, la victime change de discours, voire retire sa plainte à la barre", ajoutait-elle. Si le parquet avait requis une interdiction de contact avec la femme pour le prévenu, l'homme a finalement été relaxé. 

http://www.lindependant.fr/2016/09/24/violence-conjugale-elle-change-de-version-a-la-barre,2261769.php

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