dimanche 23 octobre 2016

Braquage de La Poste : le directeur devant les assises, pas son frère

Redouane Ikil va comparaître devant la cour d'assises de la Haute-Garonne pour «enlèvement, séquestration, extorsion de fonds avec arme en bande organisée». L'ancien directeur de bureau de La Poste, qui a monté à force de travail tous les échelons de cette société, est accusé de deux vols à main armée qui ont eu lieu en 2012 et 2013 à Toulouse. Il aurait renseigné les braqueurs ce qu'il nie depuis son arrestation en mai 2014. La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Toulouse a confirmé son renvoi devant la juridiction criminelle dans un arrêt rendu jeudi.
En mars 2012 puis en mai 2013, des employés de La Poste ont été pris en otage chez eux avant d'être obligés d'aller ouvrir les coffres de leurs agences, à Bellefontaine puis à Saint-Cyprien deux quartiers de Toulouse. Lors de la deuxième agression, les policiers avaient réussi à surprendre un braqueur, Fabien Djetcha, renvoyé également devant les assises.
Redouane Ikil, âgé de 44 ans, a toujours nié être lié de près ou de loin avec les braqueurs. Les enquêteurs de la police judiciaire, et le juge Fabrice Rives, ont réuni un faisceau d'indices contre cet homme, très apprécié au Mirail et qui bénéficie d'un comité de soutien assez actif. Mais malgré ses protestations et plusieurs changements d'avocats, Redouane Ikil reste accusé. Dans le box, il retrouvera Fabien Djetcha, accusé peu bavard mais qui, arrêté à Saint-Cyprien, ne peut nier sa participation. En revanche, cet homme a toujours dédouané Redouane Ikil.
L'arrestation puis la mise en examen et l'incarcération d'Abdelhakim Ikil, frère de Redouane, en juillet 2015 semblait renforcer l'accusation. La chambre de l'instruction vient d'estimer que les charges n'étaient pas suffisantes pour le renvoyer devant la cour d'assises. Une satisfaction pour ses avocats Mes Martial, Martin et Parra-Bruguière. «La chambre de l'instruction confirme que notre client ne peut être poursuivi faute d'élément. Forcément, cette décision est une grande victoire, soulignent les trois avocats. Mais cette satisfaction est teintée d'amertume puisque depuis 15 mois, nous répétons que ces accusations ne sont pas sérieuses et pourtant notre client est resté incarcéré. Cet acharnement est regrettable.»
Ce non-lieu fragilise-t-il l'accusation ? Les avocats se disent convaincus. Ce sont surtout les jurés de la cour d'assises de la Haute-Garonne qui devront être convaincus. Le procès pourrait se tenir à Toulouse après l'été 2017.

http://www.ladepeche.fr/communes/toulouse,31555.html

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