samedi 22 octobre 2016

Tribunal de Mont-de-Marsan : la virée néerlandaise à Bilbao vire au fiasco

Trois prévenus hollandais étaient jugés à Mont-de-Marsan pour trafic et blanchiment.
Difficile d'affronter la réalité de la justice, hier, pour trois prévenus néerlandais alignés au tribunal de Mont-de-Marsan pour trafic de stupéfiants. Difficile d'affronter la réalité tout court, après un week-end à Bilbao parfumé aux amphétamines, au speed et au cannabis. Lundi, 14 h 30, au péage de Castets, le trio, sur la route du retour, est contrôlé par les douanes à Saugnac-et-Muret. Le conducteur, un père de famille soi-disant parti « se changer les idées après une dispute conjugale », est porteur de 3,5 grammes d'amphétamines. Les profils sont suspects. Et très vite, apparaissent 20 000 euros en liquide dissimulés sous les semelles des trois paires de chaussures. Sachant qu'il est légal de transporter jusqu'à 10 000 euros par personne sans déclaration préalable, la brigade d'Arcachon flaire l'« organisation criminelle », avec une potentielle tentative de blanchiment d'argent issu d'un trafic de stupéfiants…
 
L'audience débute mal. Non seulement les avocats des trois Hollandais contestent toute idée d'entente sur un trafic, « si tant est qu'il y en ait un », marque Me Adrien Ville. Mais l'avocate de « l'ami emmené à Bilbao pour faire la fête » conteste même la légalité de la procédure. « En Hollande, mon client est sous un régime dit de “Curatel” (l'équivalent de la tutelle française, NDLR), et selon la convention de La Haye, il ne peut pas être jugé », plaide Me Céline Lartigau. La Montoise réclame une fin immédiate des poursuites. Sans toutefois l'obtenir.

Une relaxe, deux enfermements

Trois relaxes sont demandées mais le principal mis en cause a décidé de ne rien dire. Et les rares explications tentées sur les origines des fonds ne convainquent pas. Seule « la petite amie de l'ami » attire un peu de compassion. La cliente de Me Sylvie Lamouret est sonnée, et ça se voit. Tous sont encore remués par les drogues du week-end mais elle semble plus particulièrement sous le coup. La maman de deux enfants est paralysée par la « peur des représailles ». Elle laisse toutefois entendre qu'elle savait. Un peu… Arrivée par avion pour aider à remonter la voiture - les deux autres ne tenant qu'à coups de speed - elle avait accepté de mettre 3 000 euros dans ses baskets. Pas assez grave ni flagrant pour les juges, qui finalement la relaxent. Les deux autres n'ont pas autant d'égards. Le plus silencieux des deux écope de six mois de prison, avec mandat de dépôt. Même sanction pour l'ami, à hauteur de quatre mois. S'y ajoute la confiscation de l'argent saisi et de la voiture. Leurs avocats sont ressortis furieux, estimant que les preuves matérielles d'un éventuel trafic manquent. Ils pourraient faire appel.
http://www.sudouest.fr/2016/10/22/la-viree-neerlandaise-a-bilbao-vire-au-fiasco-2543760-3337.php

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