vendredi 28 octobre 2016

Yvelines: 25 ans contre celui qui avait assassiné le chef de la police municipale, son rival amoureux

Un homme de 48 ans a été condamné à 25 années de réclusion criminelle, mercredi à Versailles, pour avoir assassiné le chef de la police municipale de sa petite commune des Yvelines, qui était devenu le concubin de son ex-compagne. La condamnation a été assortie d’une période de sûreté pour les deux tiers de la peine.

« Un acte horrible, empreint d’une certaine atrocité »


Freddy Gaillard encourait la réclusion criminelle à perpétuité, « mais je ne vous demande pas le maximum légal », avait enjoint l’avocate générale aux jurés, en demandant une peine minimale de 20 ans au terme d’un réquisitoire mesuré contre l’accusé. Elle estimait notamment que son discernement avait été « altéré » lors du crime.

Dépressif, suicidaire et en proie à des problèmes financiers, Freddy Gaillard s’était rendu à la gendarmerie le 30 novembre 2012, en avouant le crime de son rival amoureux, Cédric Josso, 38 ans, chef de la police municipale de Saint-Arnoult-en-Yvelines, un gros bourg du sud-ouest de la région parisienne. Le policier municipal avait été retrouvé mort dans son bureau, égorgé avec un cutter.

« Un acte horrible, empreint d’une certaine atrocité », a soutenu l’avocate générale lors de ses réquisitions, évoquant « l’égorgement comme un acte d’élimination totale » à la hauteur « de l’objet, le catalyseur de tous les soucis, toute la rancoeur » qu’était devenu le nouveau compagnon aux yeux de l’ex éploré.

Car, après une séparation douloureuse en 2009, sa compagne depuis 20 ans et mère de leurs deux enfants devait s’installer avec son nouveau compagnon dans l’Hérault, notamment pour fuir l’accusé, familier d’appels téléphoniques malveillants et menaces depuis la rupture.

« Pété un câble »


Devant la cour d’assises des Yvelines, Freddy Gaillard a assuré avoir rendu visite à la victime, dans son bureau, pour discuter, puis avoir « pété un câble » lorsque, selon lui, le policier lui a appris qu’il partait dans le Sud avec son ex-compagne et leurs enfants.

« Faire passer ça en crime passionnel ? Mais c’est une bête furieuse ! », avaient vivement contesté les parties civiles, en dépeignant, tout au long du procès ouvert lundi, « un homme violent », « qui n’a aucune excuse » et a « égorgé sa victime comme du gibier ».

Face à un accusé peu disert, qui s’est présenté à ses juges sans témoin et sans proches, et qui n’a reçu qu’une seule visite, celle de sa mère, depuis quatre ans en détention, la représente de l’accusation avait toutefois insisté sur « la solitude » de Freddy Gaillard. Il « assume mais doit encore faire ce nécessaire travail qui fera en sorte qu’il n’aura plus ce caractère dangereux », avait-elle estimé.
http://www.20minutes.fr/dossier/justice

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