Un sourire innocent sur un avis de recherche chiffonné. C’est avec cette seule image que la cour d’assises de Riom (Puy de Dôme) va tenter de comprendre, à partir de ce lundi, les circonstances exactes de la mort de Fiona, 5 ans.
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A l’époque, il a fallu un peu plus de trois mois à Cécile Bourgeon, sa mère, et Berkane Makhlouf, son beau-père, pour avouer que la fillette n’avait pas disparu dans un parc de Clermont-Ferrand mais qu’elle était morte.
« La parole opaque » des deux accusés
Les trois années qui viennent de s’écouler ne les ont, en revanche, pas incités à indiquer le lieu exact, en bordure de forêt, où ils l’ont enterrée nue, sans même un doudou, en ce dimanche de mai 2013. Pas plus qu’elles n’ont permis aux enquêteurs de déterminer qui de la mère ou du beau-père a porté les « coups mortels ayant entraîné la mort [de Fiona] sans intention de la donner ».Car sans cadavre, pas d’autopsie. Et sans autopsie, impossible de renvoyer devant la justice l’ancien couple pour « meurtre ». « Nous n’avons donc que la parole opaque de ces deux accusés, se désole Marie Grimaud, avocate de l’association Innocence en danger et partie civile lors de ce procès. Mais le dossier est suffisamment épais pour comprendre que Fiona a beaucoup souffert… »
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La petite décrite comme un « zombie », « un petit cadavre ambulant »
Y figure notamment la déposition de l’assistante maternelle qui a assuré que la petite fille ressemblait à « un petit cadavre ambulant » la dernière fois qu’elle l’a vue. Ou celle de la guichetière d’un cinéma qui a utilisé le mot de « zombie » pour décrire l’enfant quelques jours avant sa mort, le 8 mai 2013. Le bandeau jaune que Cécile Bourgeon avait placé sur la tête de sa fille ne permettait, visiblement, pas de dissimuler son visage tuméfié ni l’hématome gonflant sa tempe.Mystifiant la France entière, les deux accusés avaient, avant d’avouer une partie des faits, exhorté jusqu’aux médias à les aider à retrouver leur « pépette ». Des mensonges et des dénégations qu’ils ont ensuite multipliés devant les policiers, les empêchant de découvrir qui lui avait vraiment porté les coups. Si la vérité leur échappe encore, les enquêteurs ont toutefois su brosser les contours d’un quotidien fait de violences et de consommation de drogues dures, les accusés allant jusqu’à reconnaître qu’ils emmenaient Fiona et sa sœur dans un squat où ils prenaient de l’héroïne.
« Je veux savoir où est son corps ! Je veux connaître la vérité ! », a réclamé le père biologique de Fiona, la semaine dernière. La cour d’assises de Riom a jusqu’au 25 novembre pour y parvenir. Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf encourent une peine de 30 ans de réclusion criminelle.
http://www.20minutes.fr/societe/cour_d_assises-1/
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