lundi 21 novembre 2016

Procès Fiona: "Dis nous où elle est!", le témoignage poignant de son père

Nicolas Chafoulais, père de la petite Fiona, cinq ans, disparue en 2013, a témoigné ce lundi après-midi devant la cour d'assises du Puy-de-Dôme. Il a exigé de son ancienne compagne qu'elle dévoile où leur fille est enterrée.
"Je suis le papa de Fiona. Je voulais juste dire qu'elle n'était pas difficile à vivre, elle était mignonne, adorable". Nicolas Chafoulais a été appelé par les magistrats à venir témoigner, ce lundi. Depuis le premier jour du procès de la mort de Fiona, la semaine passée, il est là, assis au premier rang.  
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Le récit des coups reçus par sa fille, Fiona, les derniers jours de la fillette de cinq ans, les dernières images d'elle vivante... Nicolas Chafoulais, son père biologique, a parfois du mal à retenir ses larmes. Et sa colère. "J'attends la vérité. J'espère savoir où elle est. Dis nous où elle est!, a-t-il crié à l'attention de Cécile Bourgeon, la mère de sa fille, Je vois dans tes yeux que tu sais où elle est, je le sais! Alors dis le!" 

Fiona se serait plainte de maltraitances

Où est enterrée sa fille? De quoi est-elle morte? Partie civile au procès de son ancienne compagne et du beau-père de Fiona, Berkane Makhlouf, Nicolas Chafoulais attend des réponses qui ne viennent pas. Alors que dans le box des accusés, le couple assure ne pas se souvenir du lieu où est enterrée la petite, lui voudrait une "sépulture digne" pour sa fille.  
"Le week-end du 9 septembre [2012], ma fille m'a dit que le compagnon de Mme bourgeon lui avait fait mal", lance le père, face aux accusés. Il dit en avoir parlé à son ex-compagne. "Elle m'a dit que Fiona disait n'importe quoi, que je lui montais la tête", poursuit-il.  

"Pour ne pas le frapper devant les petites, j'ai tapé dans un poteau"

La jeune femme aurait alors "crié", selon Nicolas Chafoulais, et "son compagnon est arrivé, Makhlouf a commencé à me serrer le poing". "Pour ne pas le frapper devant les petites, j'ai tapé dans un poteau et je me suis fracturé le tibia", relate le père de famille, qui affirme avoir été empêché de voir ses filles, Fiona et Léa (*) depuis cet incident. Après la disparition de son aînée, il a été le premier suspecté et a passé près de 24 heures face aux enquêteurs.  
Celui que témoins et accusés ont décrit à la barre comme un bon père, a partagé pendant huit ans la vie de Cécile Bourgeon. Avec elle, il a eu Fiona, et sa petite soeur Léa, dont il a aujourd'hui la garde. Le couple s'est séparé en mars 2012." J'en avais marre de la drogue, j'avais un traitement. C'était une chance de décrocher", commente Nicolas Chafoulais.  

"J'espère que tu reverras jamais Léa"

Selon lui, lorsqu'il a rencontré Cécile Bourgeon, elle avait 15 ans, "fumait du shit et avait déjà connu l'ecstasy". Lorsqu'ils ont Fiona, l'homme reconnaît que sa compagne s'occupait convenablement d'elle, "à part une ou deux fessées". Les maltraitances auraient débuté après leur séparation, avec l'arrivée de Berkane Makhlouf dans la vie de la jeune femme.  
D'après Nicolas Chafoulais, Cécile Bourgeon ne serait pourtant pas la femme effacée décrite lors des premiers jours de débat. "Elle sait se rebeller, faire savoir qu'elle est pas d'accord", affirme le père de Fiona. "J'espère que tu reverras jamais Léa", lui lance-t-il en pleine audience. Il a récupéré la garde exclusive de leur seconde fille il y a un an et demi et c'est pour cette dernière aussi qu'il voudrait des réponses. "Il va falloir expliquer [la mort de Fiona] à sa soeur". 
* Le prénom a été changé 
http://www.lexpress.fr/actualite/societe/

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