vendredi 9 décembre 2016

Elle avait tenté d'assassiner son compagnon dans le Doubs : « J’ai tiré en fermant les yeux »

« Clairement vous vouliez le tuer ! », observe la présidente Wirtz. « Oui », reconnaît Laure Morel depuis le box des accusés où elle comparaît aux côtés de sa sœur, poursuivie, elle, pour avoir dissimulé des preuves de la tentative d’assassinat.
Face au jury de la cour d’assises, Laure Morel, 33 ans, vient de revenir sur ce lundi 4 juin 2012 où elle a, à trois reprises, tiré sur son conjoint d’alors. D’abord dans le dos. Puis dans la nuque une heure plus tard. Et enfin dans le siège qu’il occupait, depuis l’arrière de la voiture conduite par son beau-frère pour l’emmener au CHU.
« Ce matin-là », a-t-elle détaillé, « j’ai emmené les enfants à l’école, je suis rentrée, j’ai bu un café, fumé une cigarette, j’ai pris l’arme dans mon buffet de cuisine, je suis allée m’allonger à côté de lui dans la chambre où il dormait et j’ai tiré le premier coup à travers un oreiller, en fermant les yeux. » Le deuxième coup, également tiré en fermant les yeux mais à travers un peignoir cette fois, a donc atteint la victime à l’arrière du crâne Et la troisième balle est restée fichée dans le siège passager.
Comment l’homme, avec deux balles dans la peau et un troisième tir dans la voiture, ne s’est-il pas douté que sa compagne était l’auteur des coups de feu ? « J’étais sonné, rendu sourd par les détonations, je ne savais plus où j’en étais », explique la victime, sur laquelle aucune trace d’alcool ni de stupéfiant n’a été trouvée.

« Je pense que je gênais »

« J’avais un voile blanc devant les yeux, ce n’est qu’en discutant avec mon frère et mon fils, le lendemain, que j’ai réalisé que ça ne pouvait être qu’elle. » Quant au mobile ? « Je n’en pouvais plus tout simplement. C’était soit moi, soit lui », avance l’accusée. Aux gendarmes, elle avait développé : « La volonté d’en finir avec une vie de tristesse, les violences physiques et morales, de protéger ses enfants et de s’offrir une nouvelle vie. » Son ex-compagnon a, pour sa part, esquissé une autre piste : « Moi, je pense que je gênais dans une relation qu’elle avait avec quelqu’un. »
http://www.estrepublicain.fr/edition-de-besancon/2016/12/09/j-ai-tire-en-fermant-les-yeux

Aucun commentaire: