mercredi 25 janvier 2017

Meurtre de Léa: l'accusé admet être coupable

"Je suis coupable de la totalité des faits" : Gérald Seureau a reconnu mardi à Carcassonne, au deuxième jour de son procès en appel, le viol et le meurtre de Léa, lycéenne de 17 ans. Mais en refusant toujours d'"expliquer l'inexplicable".
Il a fallu toute la pertinence de l'avocate générale Manon Brignol pour parvenir enfin à faire évoluer Gérald Seureau, 30 ans aujourd'hui, condamné en novembre 2014 à la réclusion à perpétuité, assortie de 20 ans de sûreté.
Lors du premier procès devant les assises de l'Hérault, il avait été dans le déni total des faits commis à Montpellier dans la nuit du Nouvel An 2011. Puis il avait finalement admis sa responsabilité, mais du bout des lèvres. Et sans s'expliquer.
Pour ce second procès, au grand dam des parties civiles, il semblait dans des dispositions quasi identiques.
"Je suis coupable de la totalité des faits. J'essaie de m'exprimer malgré qu'il me manque des éléments", a-t-il affirmé avec ses mots à lui, tout en précisant n'avoir "que des flashbacks" et ne pas parvenir à "expliquer l'inexplicable".
"A quoi sert votre appel si vous ne reconnaissez pas plus que la première fois", a insisté Manon Brignol qui, patiemment, question après question, l'a poussé dans ses retranchements.
C'est ainsi qu'elle lui a notamment fait dire qu'il avait bien arraché les vêtements de Léa, qu'il l'avait violée et lui a fait admettre qu'il craignait le dépôt d'une plainte.
"Que pensez-vous de cette hypothèse : vous avez frappé Léa, frappé encore et encore pour la faire taire parce que vous l'aviez violée ?" "Malheureusement, c'est possible", répond l'accusé, avec de l'émotion dans la voix.
Debout dans le box, veste noire sur chemise noire, Gérald Seureau, a également donné sa version de cette soirée dramatique.
- 185 blessures -
Tout avait commencé par une invitation envoyée sur Facebook. "Je ne voulais pas y aller. J'avais pas envie de faire la fête. Un copain a insisté", a-t-il raconté, reconnaissant avoir bu dès le début.
A suivi la drogue : "Je crois avoir pris trois fois des amphétamines". "Après je sais que tout ça a monté. J'ai pensé à mon père (naturel, décédé alors qu'il venait de le retrouver). J'ai commencé à pleurer. On m'a réconforté", a-t-il précisé.
La rencontre avec Léa est arrivée plus tard. Selon lui, ils ont pris de la drogue dans une chambre avec d'autres personnes, discuté, flirté.
C'est ensuite que tout devient plus flou. Les témoignages divergent.
"Je me rappelle avoir demandé un lieu plus tranquille pour être avec Léa. On est allés aux toilettes. On a eu une relation", a-t-il expliqué.
Selon Gérald Seureau, le couple est sorti sans être vraiment couvert malgré le froid mais "protégé par l'alcool et la drogue", a escaladé un portail fermé, et a cherché un endroit dans le bois où la victime a été retrouvée pour "continuer les ébats".
"On a commencé à flirter de nouveau. Et je ne sais pas comment expliquer cela. Et là... je pense que j'ai été pris d'une crise de violence", a-t-il dit.
Selon le médecin légiste Thierry Casper, Léa, dont le visage a été enfoncé dans le sol, portait "185 blessures corporelles" (quatre fractures, des ecchymoses, bleus, éraflures, lésions de défense...). Elle est décédée par asphyxie et des suites d'un traumatisme crâno-cérébral après avoir été violée.
Panne sexuelle, dispute... Président et avocats ont essayé de lui faire répéter les détails de ses aveux annulés par la cour d'appel de Toulouse, conformément à une décision de la Cour de cassation.
"J'ai bien conscience de ce qu'on attend de moi. Mais je n'y arrive pas. J'ai fait un travail pour retrouver la mémoire. Je n'arrive pas à me souvenir", s'est-il défendu.
Le verdict est attendu jeudi soir ou vendredi.
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