mercredi 8 mars 2017

Cocaïne volée au Quai des Orfèvres : le policier nie en bloc

Le policier Jonathan Guyot est accusé d’avoir dérobé 52 kilos de cocaïne dans les scellés de la police judiciaire. Son procès s’est ouvert mardi

Face au tribunal, il ne cède pas un pouce de terrain et garde son cap. Le policier Jonathan Guyot a nié mardi le vol spectaculaire de 52 kg de cocaïne dans les scellés de la police judiciaire en 2014.
 
Au premier jour du procès, à quelques dizaines de mètres du local sécurisé où la cocaïne a été dérobée fin juillet 2014, le tribunal a visionné les images de la vidéosurveillance.
On y voit, dans la nuit du 24 au 25 juillet, l’entrée et la sortie d’un homme casquette sur la tête, blouson "bombers" noir sur les épaules, au 36 quai des Orfèvres, avec des sacs de courses manifestement bien plus lourds à la sortie qu’à l’entrée.

La cocaïne n’a pas été retrouvée

La disparition de la cocaïne, qui n’a toujours pas été retrouvée, et dont la valeur à la revente atteint deux millions d’euros, n’avait été découverte que le 31 juillet, lorsqu’un gradé avait fait visiter les locaux à un lieutenant stagiaire, pour lui montrer, justement, à quoi ressemblait un pain de cocaïne.
Intriguée par cette étrange visite nocturne, la gardienne de la paix qui faisait le "planton" à l’entrée du "36" a compris rétrospectivement ce à quoi elle avait assisté. Sur le coup, elle n’en avait pas parlé, car "ça (lui) semblait bête", "ça me paraissait trop gros", a-t-elle dit pendant l’enquête. 

Il traque la moindre imprécision

Comme elle, nombre de témoins ont affirmé reconnaître l’ancien policier de la BSP (Brigade des stupéfiants de Paris), aujourd’hui révoqué de la police. 
Allure sage, rasé de frais, chemise blanche, petites lunettes et cheveux courts, il conteste.
Fin connaisseur des procédures, il fait des observations, traque la moindre imprécision. "C’est de ma liberté dont il s’agit", dit le policier, en détention provisoire depuis 30 mois. 
"Je ne reconnais pas sa démarche", lâche sa femme, des larmes dans la voix. Même son de cloche du côté de Donovan Guyot : quiconque affirme reconnaître son frère cadet Jonathan sur ces vidéos, "c’est un menteur". Ses deux amis d’enfance disent ne pas le reconnaître non plus.
En revanche, l’un de ses anciens collègues, également prévenu, l’avait "reconnu tout de suite". Pour lui, Guyot, sportif, était "capable de transporter un tel poids".

Le procès se tient jusqu’au 17 mars, jour où le jugement devrait être rendu.


http://www.sudouest.fr/2017/03/07/cocaine-volee-au-quai-des-orfevres-le-policier-nie-en-bloc-3256794-7.php

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