mardi 21 mars 2017

Le maire menacé de mort par son fils

Fils de Christian Caverivière, le maire de la commune de Monze, Guillaume, âgé de 31 ans, a été jugé en comparution immédiate pour «menace de mort sous condition» à l'encontre de son père. Les faits, qui ont lieu dans un contexte de conflit familial récurrent et de succession, remontent à vendredi. Ce jour-là, c'est à 7 h du matin que le prévenu s'est rendu au domicile de son père, où il a eu un comportement menaçant envers celui-ci, avec qui il est associé pour gérer le domaine viticole familial. Une discussion houleuse, semble-t-il, à l'issue de laquelle le prévenu a menacé son père par ces mots :

«Si tu le dis aux gendarmes ou à mon conseiller d'insertion et de probation, je te tue !» Hier, à la barre du tribunal, le prévenu a nié avoir tenu ses propos, mais a déclaré «vivre des rapports conflictuels avec son associé (son père). La transaction devient ingérable. Si je suis allé le voir, c'était pour m'entretenir avec mon associé. Je vis un harcèlement de sa part. Trois ou quatre jours avant, il m'avait clairement dit que si nos rapports continuaient à être conflictuels, il saisirait la gendarmerie pour me contraindre à être interné. Il s'obstine à me faire rentrer dans un centre de soins que je refuse d'intégrer car j'ai réglé mes problèmes de consommation de cocaïne. Il persiste dans quelque chose qui n'existe pas…»

«Là, c'est moi qui coupe les ponts»


Invité à s'exprimer, le père du prévenu a indiqué que son fils l'avait appelé la veille des faits, à 23 h, pour lui dire qu'il avait repris sa consommation de cocaïne…

«Je considère qu'il a perdu la raison à cause de la drogue. Si j'ai déposé plainte, c'est parce que c'était la seule solution pour le mettre à l'abri. On est harcelés, mon épouse a peur d'aller travailler dans les vignes. Aujourd'hui, s'il n'est pas soigné, mon fils est en danger !» Et le prévenu de rétorquer : «Ça fait trois mois que j'ai arrêté toute prise de stupéfiants. Aussi, je travaille avec un tyran depuis cinq ans, un homme qui ne me considère pas comme son associé. Aujourd'hui, c'est moi qui coupe les ponts car ils me mettent (ses parents) en danger.»

Pour les intérêts du père du prévenu, Me Gérard Boussinet a évoqué «le drame que vit cette famille». Des parents démunis qui en viennent à craindre aussi bien pour eux que pour leur fils. Désemparés, ils se tournent vers votre tribunal». Le susbtitut du procureur Eric Lapeyre a, quant à lui, relevé «le contraste entre le calme de la partie civile et la virulence du prévenu. Un mélange explosif entre un conflit familial, professionnel et d'affaire…» Et de requérir une peine de 6 mois dont la moitié assortie d'un sursis avec une mise à l'épreuve.

Pour la défense du prévenu, Me Olivier Trilles a plaidé la relaxe pour de «prétendues menaces car rien ne vient justifier la plainte du père. C'est parce que l'on ne croit pas mon client qu'on essaie de lui lancer des procédures. Ici, c'est à un problème de choc de générations que nous avons affaire !» Après en avoir délibéré, le tribunal a condamné le prévenu à 6 mois de prison, dont 3 avec sursis, assortis d'une mise à l'épreuve pour une durée de 2 ans, avec l'obligation de se soigner, l'interdiction d'entrer en contact avec son père
http://www.ladepeche.fr/article/2017/03/21/2540199-monze-le-maire-menace-de-mort-par-son-fils.html

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