vendredi 24 mars 2017

Le procès des parents d’Inaya, battue à mort à 20 mois, s’ouvre

Ses parents l’avaient battue à mort puis enterrée dans la forêt de Fontainebleau en 2011

Le procès en appel des parents d’Inaya s’est ouvert jeudi avec cette question : comment ont-ils pu dissimuler pendant plus d’un an sa disparition aux services sociaux ?
Grégoire Compiègne, 28 ans, et Bushra Taher-Saleh, 30 ans, qui se renvoient la responsabilité des coups mortels infligés à leur cadette, avaient été condamnés en novembre 2015 à respectivement 30 et 20 ans de réclusion. Tous deux ont fait appel. 
Le corps d’Inaya avait été retrouvé début 2013, plus d’un an après sa mort, emballé dans des sacs poubelles et enterré à 800 mètres du domicile familial à Avon (Seine-et-Marne). Comment ce drame a-t-il pu se produire alors que la famille était archi connue des services sociaux puisque Grégoire Compiègne avait déjà été condamné pour maltraitance sur l’aîné, né en 2008, et que les deux enfants avaient été placés dès leur plus jeune âge ? 
Le rappel des faits auquel s’est livré longuement le président de la cour d’assises de Seine-Saint-Denis, devant des accusés impassibles, a permis de donner de premiers éléments de réponse. 

Des failles dans le système des services sociaux

Alors que la famille avait jusque-là connu un parcours chaotique, sa situation semble enfin se stabiliser quand elle s’installe à Avon "courant 2011".
Grégoire Compiègne trouve un emploi en CDI et un logement "adapté" tandis que sa compagne, enceinte d’un troisième enfant, assure vouloir repartir sur de nouvelles bases. 

Surtout, alors que le couple s’était montré jusqu’à présent très hostile aux services sociaux, il se décide à "suivre leurs conseils". Le 19 août 2011, le juge des enfants de Melun décide de lever la mesure de placement. Inaya et son frère réintègrent le jour-même le foyer à plein temps. Ce sera la dernière fois qu’Inaya sera "vue" par les services sociaux.
Lors des visites qui suivent, l’absence d’Inaya n’est pas signalée comme suspecte. Début janvier 2012, les grands-parents maternels s’inquiètent de ne plus avoir de nouvelles de leur petite-fille. Le courrier atterrit sur le bureau du juge qui décide pourtant, fin juillet, de mettre un terme aux "mesures d’assistance éducative" dont bénéficie la famille. 
Mais à la rentrée, après un signalement de l’école de l’aîné, la famille se retrouve de nouveau dans le viseur des services sociaux. Face au refus réitéré des parents de présenter Inaya, une information judiciaire est ouverte en décembre pour "non-présentation d’enfant et délaissement". Placée en garde à vue début janvier 2013, la mère avoue qu’Inaya est morte et indique l’endroit où est enterré le corps. L’enfant serait morte en novembre 2011, soit quatorze mois plus tôt.  
http://www.sudouest.fr/2017/03/23/meurtre-de-briscous-64-julien-waeyert-condamne-a-15-ans-de-reclusion-criminelle-3302900-4697.php

Aucun commentaire: