mercredi 15 mars 2017

Maltraitance sur une petite de 3 ans à Alès : le compagnon reconnaît les coups

L e Grand-combien de 30 ans est parti en détention à l'issue du délibéré pour quatre ans de prison dont un avec sursis.
Les yeux sont d'un bleu intense, mais le regard est vide, sans expression. À l'annonce du délibéré, Jonathan, 30 ans, reste figé, sans réaction. Il vient d'être condamné à quatre ans de prison, dont un avec sursis pour avoir frappé, à plusieurs reprises, l'une des filles de sa compagne. La mère, Aurore, 34 ans, a aussi été reconnue coupable. Elle écope de deux ans de prison dont un avec sursis pour ne pas avoir dénoncé les mauvais traitements sur la petite victime de trois ans et demi.

Le visage de la petite est tuméfié, les deux yeux sont violets

L'affaire a démarré après le signalement effectué par la directrice de l'école de la petite fille. Ce sont les gendarmes de la Grand-Combe et de la brigade de recherches d'Alès, qui ont traité ce dossier sensible. C'est le grand-père qui, le premier s'est étonné de la présence de bleus et de traces de coups sur le corps de l'enfant. À partir de mai-juin 2016, l'homme constitue un dossier avec photos. Il interroge la mère et les réponses qu'il obtient sont toujours les mêmes : "La petite est maladroite, tombe souvent" ou alors, "c'est à l'école qu'un de ses petits camarades l'a bousculée. À la maison, elle perd l'équilibre et tombe sur un coin de table ou contre un meuble."
Le grand-père note scrupuleusement, lors des visites le week-end, les nouvelles traces. Le 4 octobre, un épisode va marquer la famille. Le visage de la petite est littéralement tuméfié, les deux yeux sont violets. Les photos brandies à l'audience par Me Coralie Gay, le conseil de la victime, sont sordides. "J'en ai, moi-même, eu la nausée."

Des prévenus qui sont restés dans le déni 

C'est en janvier 2017, que la mère et son compagnon sont placés en garde à vue. Pour se défendre, ils accusent l'école de ne pas avoir surveillé l'enfant. Devant les gendarmes, tous deux insistent sur la maladresse chronique de la petite. À la barre, Jonathan nie les violences, tout juste reconnaît-il quelques pincements aux joues et une certaine idée de l'éducation.
Il faut dire que ce passionné invétéré de jeux vidéo, et fumeur de joint au quotidien, entend bien ne pas être dérangé lors de son activité favorite devant sa console. La petite, perturbée par la récente séparation du père d'avec sa mère et le retour au travail à temps complet de celle-ci, se montrerait "capricieuse", selon le beau-père.
La mère, emmitouflée dans son manteau reste prostrée sur le banc des prévenus, aux côtés de son conseil, Me Sophie Bonnaud. L'avocate soutient que la mère a été dépassée par la situation, et broyée par la machine judiciaire. Des arguments balayés par la substitut du procureur, Nathalie Welte. La magistrate, dans des réquisitions tranchantes, expose : "Le médecin légiste qui a effectué l'expertise a déclaré que les hématomes n'étaient pas conformes à une chute. Les impacts sont dus à des coups. Le père a répété les scènes de violence et elle, la mère, a fermé les yeux."
Cinq ans de prison avec mandat de dépôt sont réclamés à l'encontre du compagnon, deux pour la mère. Me Karim Derbal, avocat de Jonathan, ergote : "Que plaider face à ces photos ? Mais la justice consiste justement à se détacher de l'émotion. Nous n'avons pas à faire à un monstre sadique. Il a reconnu les faits et a pris conscience de sa faute." Un peu après 20 heures, la décision était rendue. Un équipage de la police allait conduire Jonathan en détention pour trois ans.

http://www.midilibre.fr/2017/03/14/maltraitance-sur-une-petite-de-3-ans-a-ales-le-compagnon-reconnait-les-coups,1478807.php

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