lundi 27 mars 2017

Un gang de skinheads picards devant le tribunal

Dix-huit membres d'un groupuscule d'extrême droite baptisé White Wolf Klan comparaissent à partir de ce lundi à Amiens. Ils sont accusés de violences aggravées, vols, séquestrations et reconstitution d'un groupe de combat. Parmi les prévenus : Serge Ayoub, 52 ans, figure notoire de l'ultra-droite nationaliste.
Dix-huit personnes doivent comparaître à partir de lundi devant le tribunal correctionnel d'Amiens (Somme). Membres d'un groupuscule d'extrême droite baptisé White Wolf Klan (WWK), ils répondent de violences aggravées, vols, séquestrations et reconstitution d'un groupe de combat. Parmi les prévenus: Serge Ayoub, 52 ans, également connu sous le surnom de «Batskin», figure notoire de l'ultra-droite nationaliste. Le WWK, qui n'a sévi que dans une petite partie du nord de la France, a été fondé par Jérémy Mourain, un ancien du groupe Troisième voie jadis dirigé par M. Ayoub.
Le gang picard, dont les membres subissaient des épreuves initiatiques avant d'être admis, s'est signalé par sa violence aussi extrême que gratuite: vols, bagarres, sur fond de trafic et consommation de stupéfiants. Lors des interpellations déclenchées en mars 2016, la justice, qui enquêtait sur le groupuscule depuis deux ans, pendait avoir démasqué, à travers WWK (le «clan du loup blanc»), une reconstitution de fait de Troisième voie, organisation dissoute après la mort, dans une rixe survenue à Paris en juin 2013, du militant «antifa» Clément Méric - quatre skinheads devront comparaître pour ces faits devant les assises de Paris à une date qui n'a pas encore été déterminée. Une hypothèse démentie par Serge Ayoub, interrogé en 2015 par Le Figaro: «Il y a bien eu une section de Troisième voie, pendant quelques mois, en 2012, à Compiègne, mais nous nous en sommes séparés rapidement car ses membres ne voulaient pas respecter notre ligne politique générale», déclarait-il alors.

Expédition punitive

Il a, cependant, été mis en cause par Jérémy Mourain. Selon ce dernier, M. Ayoub aurait été le commanditaire d'un guet-apens tendu à un mouvement rival (les «nationalistes autonomes»), dont les adeptes lui auraient adressé des injures à caractère antisémite. S'en sont suivies, un soir de décembre 2013, de violentes échauffourées entre crânes rasés. Par la suite, Jérémy Mourain, présenté comme la tête pensante de WWK, défavorablement connu de la police et de la justice pour avoir fait l'objet de plusieurs condamnations, est revenu sur cette mise en cause. «Serge Ayoub n'était pas présent lors de ces faits, explique l'avocat de ce dernier, Me Nicolas Brazy. Il conteste toute implication dans ce dossier. Je note que l'information judiciaire avait été ouverte sur un fondement criminel, avant d'être correctionnalisée. Je note également que le parquet avait requis un non-lieu en faveur de mon client, que le juge a toutefois décidé de renvoyer du chef de complicité de violences volontaires. Je plaiderai sa relaxe».
L'action la plus sauvage que l'accusation prête à WWK s'est produite en janvier 2014, à Valenciennes. À la suite d'un différend avec M. Mourain, le chef de la section nordiste du groupuscule avait fait l'objet d'une expédition punitive. Le Courrier picard a relaté comment ses agresseurs armés de battes de base-ball lui avaient «sauté sur la tête» en le rouant de coups.
Les débats doivent durer quatre jours.

http://www.lefigaro.fr/actualite-france/index.php

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