dimanche 23 avril 2017

6 et 7 ans pour les coachs sportifs du djihad

Les quatre hommes dont deux Strasbourgeois jugés en mars pour avoir recruté et entraîné des candidats au djihad ont été condamnés vendredi à des peines de six et sept ans d’emprisonnement par le tribunal de grande instance de Paris.

Le procureur de la République avait qualifié d’« entraînements à vocation djihadiste » les séances organisées en plein jour au parc de la Bergerie à Strasbourg et dans un parc public du 13e arrondissement de Paris ( DNA du 21/03). Ces initiations au combat rapproché et au maniement des armes étaient dirigées par Farid Boukhouch à Cronenbourg et par Thierry Valorus dans la capitale. Les deux hommes avaient prêté allégeance à l’État islamique – le second lors d’un séjour en Syrie.
À la maison d’arrêt de Strasbourg où il était incarcéré, Farid Boukhouch, maître en arts martiaux coréens, s’enorgueillissait d’être comparé à « Salah Abdeslam ». Le père de famille radicalisé, surnommé « Abou Aïssa », se vantait d’avoir « retourné le cerveau à certains » et d’avoir pris le dessus sur « un imam à la foi vacillante ». Les juges de la 16e chambre correctionnelle du TGI de Paris lui ont infligé six ans de prison.
Ils ont prononcé la même peine à l’encontre de Youssef Lamrini, l’autre Strasbourgeois du dossier. Le père de famille âgé de 40 ans avait repris la tenue des entraînements une fois Boukhouch sous les verrous. Il aurait également aidé deux jeunes femmes dont les époux combattaient dans les rangs de Daech à rejoindre la Syrie. Son avocat Me Mohamed Aachour avait estimé que le quadragénaire avait agi par pure « charité musulmane », par « hospitalité », sans verser dans le prosélytisme.

Aux côtés d’un des bourreaux de l’État islamique

Les prévenus ont tous démontré « une logique d’adhésion » au djihad, avait au contraire souligné le procureur dans ses réquisitions. Un positionnement que Nicolas Langevin, Chartrain de 35 ans souffrant d’une déficience mentale, est le seul à avoir pleinement assumé. Lui aussi a écopé de six années d’emprisonnement.
La sanction la plus lourde revient à Thierry Valorus. Le Guadeloupéen de 41 ans, qui aurait poursuivi ses activités de coach sportif auprès de moudjahidin en Syrie et fréquenté l’un des bourreaux de Daech avant son arrestation en Turquie, a été condamné à sept ans de prison. Les juges ont assorti sa peine, ainsi que celle des trois autres prévenus, d’une période de sûreté des deux tiers.
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