jeudi 11 mai 2017

Double meurtre de Montigny-lès-Metz: Le fantôme d’Henri Leclaire revient hanter la cour d’assises

A la cour d’assises de la Moselle,

Le temps qui passe fait définitivement des ravages. Sur le dossier judiciaire du double meurtre des enfants de Montigny-lès-Metz, commis en 1986. Sur Francis Heaulme, jugé pour cela depuis le 25 avril. Et sur Henri Leclaire qui est venu témoigner, mercredi soir.

>> Les faits : Francis Heaulme jugé 30 ans après pour Montigny
C’est appuyé sur une canne que l’ancien manutentionnaire s’est présenté, à 19h57, à la barre de la cour d’assises de la Moselle. Il y a trois ans, il avait quitté le même prétoire sur ses deux jambes. A l’époque, il était en panique. Le procès venait d’être ajourné en raison de deux témoignages tardifs le mettant directement en cause dans le meurtre des enfants. Pour rien… Henri Leclaire a finalement été blanchi et c’est donc en simple témoin qu’il est venu déposer, mercredi.

Henri Leclaire : « J’ai jamais monté le talus »



Henri Leclaire est donc un témoin forcément spécial. « Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ?, attaque-t-il d’emblée. J’ai rien à voir dans cette affaire. Je suis innocent. » Le problème, c’est qu’il avait avoué en 1986. Et que, depuis, Francis Heaulme l’a aussi accusé. Gabriel Steffanus, le président de la cour, commence donc par relire les aveux circonstanciés qu’il avait passés sur six pages quelques mois après le crime.


« Je suis monté sur le talus (…) J’ai commencé à les engueuler. Je leur ai donné une gifle. Je me suis énervé. Alexandre est tombé. Il a heurté un rail. L’autre a reculé. Il est tombé aussi. Ils étaient l’un à côté de l’autre. J’ai pris une pierre de la taille d’un poing. J’ai donné un coup à chaque enfant sur le front », relate donc la déposition.
 Tout ça, c’est faux ! répond alors Henri Leclaire tout tremblotant. J’ai jamais fait ça. J’ai jamais monté le talus (sic). La police m’a mis la pression pour me faire avouer. Moi, j’en avais marre. J’en pouvais plus. »

Francis Heaulme : « J’ai dit ça mais c’est faux »

Ne restent donc que les accusations portées par Francis Heaulme. Le tueur en série qui occupe aujourd’hui le box des accusés. Le président le fait donc se lever pour en savoir plus.
- « Vous avez dit que vous avez vu Henri Leclaire sur les lieux du crime ? »
- « J’ai dit ça. Mais, c’est faux. »
- « Donc vous vous moquez du monde. Vous vous moquez des gendarmes, des juges, de tout le monde. Vous faites tourner tout le monde en bourrique. »
- « Montigny, c’est pas moi ! »
Un échange surréaliste de quelques minutes. Où la confirmation que la justice a perdu trois ans de plus, depuis le procès en 2014, pour vérifier les éventuelles responsabilités d’Henri Leclaire. D’humeur placide habituellement, le président Steffanus n’en peut plus. Il harangue Francis Heaulme. « C’est insupportable, Monsieur Heaulme ! Vous faites souffrir les familles des enfants. Réfléchissez à ça cette nuit. » Le « Routard du crime » baisse les yeux. Henri Leclaire quitte, lui, la cour d’assises en claudiquant. Reprise du procès, ce jeudi à 9h

Henri Leclaire : « J’ai jamais monté le talus »


Henri Leclaire est donc un témoin forcément spécial. « Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ?, attaque-t-il d’emblée. J’ai rien à voir dans cette affaire. Je suis innocent. » Le problème, c’est qu’il avait avoué en 1986. Et que, depuis, Francis Heaulme l’a aussi accusé. Gabriel Steffanus, le président de la cour, commence donc par relire les aveux circonstanciés qu’il avait passés sur six pages quelques mois après le crime.

« Je suis monté sur le talus (…) J’ai commencé à les engueuler. Je leur ai donné une gifle. Je me suis énervé. Alexandre est tombé. Il a heurté un rail. L’autre a reculé. Il est tombé aussi. Ils étaient l’un à côté de l’autre. J’ai pris une pierre de la taille d’un poing. J’ai donné un coup à chaque enfant sur le front », relate donc la déposition.
 Tout ça, c’est faux ! répond alors Henri Leclaire tout tremblotant. J’ai jamais fait ça. J’ai jamais monté le talus (sic). La police m’a mis la pression pour me faire avouer. Moi, j’en avais marre. J’en pouvais plus. »

Francis Heaulme : « J’ai dit ça mais c’est faux »


Ne restent donc que les accusations portées par Francis Heaulme. Le tueur en série qui occupe aujourd’hui le box des accusés. Le président le fait donc se lever pour en savoir plus.

- « Vous avez dit que vous avez vu Henri Leclaire sur les lieux du crime ? »

- « J’ai dit ça. Mais, c’est faux. »

- « Donc vous vous moquez du monde. Vous vous moquez des gendarmes, des juges, de tout le monde. Vous faites tourner tout le monde en bourrique. »

- « Montigny, c’est pas moi ! »

Un échange surréaliste de quelques minutes. Où la confirmation que la justice a perdu trois ans de plus, depuis le procès en 2014, pour vérifier les éventuelles responsabilités d’Henri Leclaire. D’humeur placide habituellement, le président Steffanus n’en peut plus. Il harangue Francis Heaulme. « C’est insupportable, Monsieur Heaulme ! Vous faites souffrir les familles des enfants. Réfléchissez à ça cette nuit. » Le « Routard du crime » baisse les yeux. Henri Leclaire quitte, lui, la cour d’assises en claudiquant. Reprise du procès, ce jeudi à 9h
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