Elle dit avoir voulu les "soulager". Une aide-soignante comparaît à partir de mardi devant les assises de Savoie pour avoir empoisonné, avec des mélanges de médicaments, 13 pensionnaires d'une maison de retraite près de Chambéry, dont 10 en sont décédés.
Ludivine Chambet, détenue depuis sa mise en examen fin 2013, aura 34 ans au cours de son procès, prévu pour durer 12 jours. Elle comparaît pour crime d'empoisonnement sur personnes particulièrement vulnérables.
Les victimes, huit femmes et cinq hommes de 76 à 96 ans, étaient accueillies dans l'établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) Le Césalet, à Jacob-Bellecombette (Savoie), relevant du Centre hospitalier de Chambéry.
L'affaire débute en effet le 27 novembre 2013, avec le coma soudain d'Élise Maréchal, 83 ans. Hospitalisée, elle meurt le jour-même. Des analyses toxicologiques révèlent la présence de quatre psychotropes qui ne faisaient pas partie de son traitement.
Son décès faisant suite à d'autres cas rapprochés de morts inexpliquées parmi les pensionnaires, des cadres de l'Ehpad examinent alors les plannings des personnels soignants. "Le nom de Ludivine Chambet est revenu à plusieurs reprises", indique l'ordonnance de mise en accusation.
"Soulager" les patients
Sur les 13 victimes, 10 ont succombé aux malaises provoqués par l'empoisonnement, une de cause indépendante et deux n'étaient pas mortes.
La jeune femme assure que son intention était de "soulager" ces patients "quand elle voyait qu'ils n'allaient pas bien ou qu'ils étaient angoissés", même s'ils ne lui avaient rien demandé et qu'aucun d'entre eux n'avaient exprimé l'envie d'abréger sa vie.
Décrite comme compétente et investie dans son travail, cette fille unique, célibataire et sans enfant, a raconté durant la procédure s'être beaucoup occupée de sa mère atteinte d'une leucémie aiguë, diagnostiquée en mai 2012 et fatale en juin 2013.
La mort de sa mère, avec qui elle entretenait une "relation fusionnelle", l'avait plongée dans une "grande souffrance et une grande solitude", selon des membres de sa famille. Elle avait exprimé qu'elle "ne supportait plus de voir d'autres personnes souffrir".
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