lundi 31 juillet 2017

Affaire Grégory : vers une libération de Murielle Bolle

Après l’épreuve de la confrontation avec son cousin, la belle-sœur de Bernard Laroche, Murielle Bolle, saura vendredi si elle peut quitter sa prison
Contacté jeudi par le JDD, le procureur général Bosc résumait ainsi les enjeux de la confrontation à venir : "Mettre en présence deux personnes dont les versions ne sont pas compatibles". Conclusion de ce même procureur vendredi à l'issue de trois heures de face-à-face tendu entre les deux cousins : "Chacun des protagonistes est resté sur ses positions." Malgré un mois passé derrière les barreaux, Murielle Bolle n'a pas craqué. Confrontée à un cousin qu'elle a volontairement vouvoyé quand lui la tutoyait, cette mère de famille de 48 ans est restée campée sur ses positions. Non, elle n'a pas subi de "raclée", le 5 novembre 1984 au soir, de la part de sa famille pour la pousser à dédouaner son beau-frère Bernard Laroche qu'elle avait mis en cause le jour même dans le bureau du juge Lambert.
Quant au cousin, Pascal F., 54 ans, un homme malade et corpulent qui se déplace en fauteuil roulant, il a lui aussi maintenu les déclarations qu'il avait faites spontanément aux gendarmes les 17 et 27 juin 2017. A savoir qu'il a été le témoin, trente-deux ans plus tôt, de violences sur Murielle, alors âgée de 15 ans, et que cette dernière lui avait alors confié que Laroche, après avoir enlevé le petit Grégory, l'avait remis à "deux personnes".

Un témoin "crédible"?

Tout en s'étonnant du fait que Murielle Bolle dise qu'elle "ne connaissait pas" ce parent "qui est quand même son cousin germain", Jean-Jacques Bosc a également confié à la presse que "le témoin [lui] paraît crédible". Il semble pourtant que la datation de son souvenir soit sujette à caution. Les avocats de Muriel Bolle ont en effet transmis aux magistrats les notes et attestations tendant à prouver que l'avocat de Laroche, feu Me Paul Prompt, ne pouvait se trouver ce jour-là au domicile familial des Bolle alors que le cousin Pascal lui fait jouer un rôle majeur dans l'épisode du 5 novembre. Ce qui permet à Me Jean-Paul Teisonnière de dire que cette confrontation a eu au moins le mérite de tordre définitivement le cou à cette "rumeur tenace" qui veut que la rétractation de la jeune Murielle soit liée à un épisode de violence familiale. L'avocat parisien se dit d'ailleurs "plutôt optimiste" pour l'examen vendredi de la demande de remise en liberté de sa cliente, toujours mise en examen pour "enlèvement de mineur suivi de mort".
Faut-il en déduire que l'enquête sur la mort du petit Grégory Villemin, spectaculairement relancée le 14 juin, marque un coup d'arrêt deux semaines après le suicide du juge Lambert, premier magistrat à s'être confronté à ce dossier, vieux de plus de trente ans? "Des actes et des auditions se poursuivent", insiste le procureur Bosc, qui évoque notamment des compléments d'expertises en écriture sur les documents saisis chez les époux Jacob, eux aussi mis en examen pour "enlèvement de mineur suivi de mort".

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