jeudi 27 juillet 2017

Le sénateur Yvon Collin renvoyé devant le tribunal correctionnel

Yvon Collin, sénateur de Tarn-et-Garonne, a été renvoyé devant la 5e chambre du tribunal correctionnel de Lyon, le 21 septembre, à 14 heures, a-t-on appris de source judiciaire. Il y sera jugé pour trafic d'influence passif…
Un autre homme, Jean-Pierre Gonzatti est convoqué pour la même audience pour trafic d'influence actif. Les deux juges d'instruction lyonnais, en charge du dossier, ont donc estimé qu'il y avait assez de charges contre les deux hommes pour les renvoyer devant le tribunal.
L'affaire remonte à 2015. Dans un courrier envoyé à plusieurs personnes, Jean-Pierre Gonzatti, une connaissance d'Yvon Collin indiquait lui avoir proposé de lui verser une somme de 40 000 euros contre un emploi au conseil départemental. Une version niée par le sénateur. Yvon Collin a essayé de se dédouaner de cette affaire, tout comme Jean-Pierre Gonzatti, qui est revenu sur ses propos initiaux.

Garde à vue

Mais la machine judiciaire était lancée et les enquêteurs du SRPJ (Service régional de police judiciaire) ont multiplié les actes afin d'y voir plus clair sur ce dossier.
Un premier tournant est intervenu le 29 septembre 2015 avec le placement en garde à vue du parlementaire tarn-et-garonnais, dans les locaux de la police judiciaire de Toulouse.
Manifestement, les enquêteurs avaient des choses à demander à Yvon Collin, allant au bout du délai maximal de la garde à vue, soit 48 heures. Il avait alors été confronté à plusieurs témoins clés de cette affaire. Ressorti libre de sa garde à vue, Yvon Collin avait été mis en examen (1) pour trafic d'influence passif. Jean-Pierre Gonzatti avait lui aussi été mis en examen pour trafic d'influence actif. Les deux hommes étaient ressortis libres mais sous contrôle judiciaire.
Les juges ont depuis soupesé les différentes pièces de ce dossier. Leur décision permet de penser qu'ils dis + posent d'assez d'éléments pour le renvoi en correctionnelle des deux protagonistes de l'affaire. L'argument d'une manœuvre politique, brandi tant par Yvon Collin que par ses avocats, ne tient pas.
L'affaire a été dépaysée à Lyon, pour une meilleure sérénité, et les magistrats lyonnais n'ont que faire des bisbilles du Tarn-et-Garonne. Ils se prononcent sur des faits.
Ce renvoi en correctionnelle ne constitue pas une bonne nouvelle pour le sénateur qui a engagé un avocat bordelais pour parfaire sa stratégie de défense.
L'article 432-11 du Code pénal prévoit un maximum de dix ans d'emprisonnement et de 150 000 euros d'amende pour le trafic d'influence. Une peine d'inéligibilité peut également être prononcée.
Yvon Collin, joue donc très gros à la fin de l'été…
(1) Rappelons que toute personne mise en examen reste présumée innocente tant qu'elle n'a pas été condamnée par une juridiction.


                         Tarn-et-Garonnehttp://www.ladepeche.fr/grand-sud/tarn-et-garonne/

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