mardi 18 juillet 2017

Murielle Bolle demande sa libération

Ça y est, c’est fait. Les avocats de Murielle Bolle ont déposé, ce lundi, une demande de remise en liberté de leur cliente, personnage clé de la relance de l’affaire Grégory. Initialement, ils avaient prévu de le faire en fin de semaine dernière mais ils ont été rattrapés par l’actualité et la mort du juge Lambert, le premier magistrat en charge de ce dossier hors norme.
Ils ont retardé leur démarche de quelques jours. Et c’est Me Emilie Baudry, jeune avocate dijonnaise, qui a été chargée, ce lundi après-midi, de remettre matériellement la demande de libération et de la faire enregistrer au greffe de la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Dijon. Une chambre de l’instruction qui a déjà refusé de libérer sa cliente le 4 juillet.
Qu’y a-t-il de nouveau depuis cette date qui puisse justifier un changement d’opinion des magistrats ? Murielle Bolle qui habite toujours la vallée de la Vologne, là où s’est déroulé le crime, a une nouvelle solution d’hébergement. Il y a deux semaines, elle avait proposé d’aller loger chez un membre de sa famille en Alsace. Mais le nom de proche est déjà apparu dans le dossier. D’où des risques de collusion, avait estimé la chambre de l’instruction qui avait préféré la maintenir derrière les barreaux.
« Cette fois, nous avons une solution d’hébergement qui ne concerne ni de près, ni de loin l’affaire. Il s’agit de quelqu’un qui s’est manifesté spontanément auprès de nous, ses avocats, pour l’accueillir. Cette personne n’a jamais eu de relation de quelque nature que ce soit avec Murielle Bolle et son offre est uniquement compassionnelle », explique Me Baudry qui garde secrète l’identité du bon Samaritain. La chambre de l’instruction a maintenant 20 jours pour entendre Murielle Bolle et statuer sur son sort.

« Pluie d’insultes et de menaces en prison »

Rien en devrait toutefois bouger avant le 28 juillet, date à laquelle doit se dérouler une confrontation entre elle et l’un de ses cousins. Ce dernier affirme avoir été témoin d’une « rouste » qu’elle aurait pris le 5 novembre 1984 de la part de sa famille pour la forcer à innocenter son beau-frère, Bernard Laroche, qui venait d’être inculpé et écroué pour l’assassinat du petit Grégory. « Elle conteste en tout point ce témoignage et elle est décidée à le combattre », affirme Me Baudry. L’avocate témoigne également des conditions difficiles de détention de sa cliente. Elle l’a vu la dernière fois il y a une semaine avec un de ses confrères : « Nous l’avons trouvée affaiblie physiquement ». Murielle Bolle venait, en effet, de terminer quelques jours de grève de la faim afin de réclamer cette fameuse confrontation qui aura lieu finalement fin juillet.
« Elle était aussi démoralisée par la pluie d’insultes et de menaces de mort qu’elle continue de recevoir de ses codétenus », ajoute Me Baudry. Consciente du problème, la direction de la prison de Dijon, l’a placée à l’isolement. « Même si c’est pour son bien, c’est difficile à vivre. Elle lit beaucoup mais ses journées restent très longues », souligne son avocate.
D’autre part, l’isolement ne l’empêche pas, lorsqu’elle est seule dans la cour de promenade, d’entendre les injures lancées, depuis les fenêtres de leurs cellules, par des prisonniers persuadés de son implication dans la mort du petit Grégory.



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