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« Plus les semaines passent et plus l’espoir de la retrouver vivante s’amenuise », souffle Olivier, gérant d’un restaurant-bar. Son épouse avait constaté il y a quelques jours, que l’avis de recherche qu’ils avaient affiché, n’était plus là. « On l’a remis. C’est plus par solidarité pour sa famille que pour que l’enquête avance. C’est une façon de dire qu’il ne faut pas oublier cette enfant. On ne peut pas se permettre de ne pas rester insensible », ajoute Elisabeth.
« Je reste à l’affût »
Nathalie, l’une des commerçantes du village, avoue « y avoir souvent pensé la nuit ». Aujourd’hui, elle se dit « partagée entre les deux », entre « l’espoir de la retrouver » et la résignation. « Quand on a entendu l’hélicoptère au-dessus de la maison la première fois, on pensait à un fugitif. On n’imaginait pas un seul instant que cela pouvait concerner une enfant », ajoute-t-elle. La quinquagénaire et sa fille ont spontanément fouillé dans les bois près de chez elle, soulevant parfois les tas de branche pour vérifier que la fillette n’y était pas.Même si les semaines passent, Nathalie « reste à l’affût ». « J’ai encore le réflexe de regarder les talus ou les bas-côtés quand je suis au volant de ma voiture », confesse-t-elle. Et d’ajouter : « ça me trotte toujours dans la tête. On n’arrive toujours pas à comprendre ce qui s’est passé ».
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« On sent que les gens sont tristes. Cela n’impacte pas leur vie mais on voit bien que cela les préoccupe », confirme Didier, forain de Lyon qui tient un stand une fois par semaine sur le marché du village. « Ils en parlent souvent. Ici, c’est un coin tranquille. En 30 ans, ils n’avaient jamais vu ça. »
« Une sale affaire »
« C’est une sale affaire », lâche Jean-Louis, gérant d’un café. Lui aussi garde les avis de recherche placardés sur les vitres de son établissement. « Malheureusement, ça ne change rien », poursuit l’homme, qui ne se résout pourtant pas à les enlever. « Cette histoire fait froid dans le dos. Quant au suspect [Nordahl Lelandais], savoir si c’est lui ou pas… beaucoup de choses l’accablent mais les enquêteurs n’ont rien de concret contre lui ».« Si c’est lui, il ne dira rien. On ne saura jamais rien sauf s’ils retrouvent l’enfant, vivante ou non », enchaîne Jérémy, attablé à une terrasse. Pour Aïssa, la disparition de Maëlys est « une catastrophe ». « On est encore tous sous le choc », explique-t-il car « le suspect, on le connaît. On le croisait tous les jours. On le côtoie. Il a été à l’école avec mes enfants. Ma femme le surveillait également à la garderie de l’école ». Mais pas question pour autant de prendre sa défense. Lui aussi est persuadé qu’il se murera dans le silence.
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« On connaît son caractère. Il n’avait pas toujours bonne réputation. On entendait parler de lui comme quelqu’un qui était d’humeur changeante, parfois agressif. On le voyait traverser le village. Il ne parlait à personne et fonçait ».
« Savoir que le suspect vient d’un petit village voisin, coquet, où tout le monde est insoupçonnable, ça fait peur », ajoute Olivier. « Il y règne une atmosphère paisible et bon enfant. On n’imagine pas qu’un monstre pareil puisse en sortir ».
« Il doit être costaud mentalement. Je ne pense pas non plus qu’il parle rapidement », déplore Nathalie, persuadée de l’implication de Nordahl Lelandais : « Si au moins, ses proches comme sa maman pouvaient l’inciter à dire ce qu’il sait. Car le plus dur est de ne pas savoir où se trouve Maëlys aujourd’hui ». Et de conclure : « On aimerait tant aider sa famille. Mais on se sent finalement totalement impuissant... »
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