vendredi 26 janvier 2018

Affaire Fiona: un troisième procès lundi

Le premier procès avait été perturbé par une médium; le second avait tourné au fiasco après une querelle entre avocats. L'affaire Fiona revient lundi en appel devant la cour d'assises de Haute-Loire qui tentera de percer le mystère de la fillette disparue en 2013.
Sa mère Cécile Bourgeon, condamnée à 5 ans de prison en 2016 à Riom pour avoir menti sur l'enlèvement de l'enfant, et son ex-compagnon Berkane Makhlouf, qui avait écopé de 20 ans de réclusion pour des coups fatals à Fiona, doivent comparaître à nouveau durant deux semaines au Puy-en-Velay. Toujours en l'absence du corps de la victime, qu'ils disent avoir enterré dans les alentours de Clermont-Ferrand mais qui n'a jamais été retrouvé. Et sans que l'on sache, à ce jour, comment la fillette est morte - les deux accusés, anciens toxicomanes, se rejettent la faute ou avancent l'hypothèse d'un accident.
En octobre lors d'une première audience d'appel, les débats s'enfonçaient dans le brouillard quand la défense a quitté la salle avec fracas au motif que sa "probité" avait été "mise en cause" par l'avocate d'une association de protection de l'enfance, partie civile. Lors du témoignage d'une connaissance du couple, Me Marie Grimaud avait relevé qu'elle avait été assisté en garde à vue, au début de l'affaire, par Me Mohamed Khanifar - aujourd'hui l'avocat de Berkane Makhlouf - et suggéré une connivence entre ce dernier et le conseil de Cécile Bourgeon, Me Renaud Portejoie.
Cette passe d'armes, incompréhensible pour le quidam, a provoqué le renvoi de l'affaire et une procédure disciplinaire à l'encontre de Me Grimaud, initiée par la défense. Quelques jours plus tard, c'était au tour du père de Fiona, Nicolas Chafoulais, de dénoncer devant la presse des "arrangements entre amis" - il est poursuivi pour diffamation depuis.
- Nouveaux témoins -
Tous se retrouveront lundi à 14H00 dans une ambiance qui s'annonce tendue. "Le renvoi, c'était une mascarade, on était au théâtre. On ne parle plus des faits, on n'est plus là pour l'assassinat de ma fille mais pour voir des avocats se tirer dans les pattes", peste encore Nicolas Chafoulais, qui aurait aimé que le procès soit "dépaysé". "Maintenant, il faut que la justice prouve qu'elle est compétente. Il va falloir recentrer le procès sur les faits", insiste celui qui s'est fait tatouer dans le cou le prénom de sa fille.
"On n'avait aucun intérêt procédural pour ce renvoi, d'ailleurs on n'a pas fait de demande de remise en liberté (pour Cécile Bourgeon, NDLR), souligne Me Portejoie. Mais on a estimé qu'on était déconsidéré auprès des jurés. Aujourd'hui, nous considérons que nouvelles conditions sont réunies et nous souhaitons que la justice passe sereinement, comme en première instance. Nous n'avons aucune agressivité et nous espérons que les uns et les autres soient dans ce même état d'esprit."
Acquittée des faits criminels par la cour d'assises du Puy-de-Dôme, la mère de Fiona, détenue depuis 2013 comme Berkane Makhlouf, pourrait sortir de prison en février en cas de verdict similaire. Mais le procès promet d'être encore agité avec l'audition de trois nouveaux témoins - "une amie de Cécile Bourgeon" et "deux officiers de police judiciaire jamais entendus à la barre" - demandée par Me Grimaud. "Il y a un certain nombre de détails qui avaient échappé à l'attention des uns et des autres et qui me semblent être la clé de ce qu'a vécu Fiona. Je compte bien les exploiter pour obtenir la vérité", prévient l'avocate.
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