dimanche 30 mai 2010

Disparus de l'Isère : MAM ordonne une enquête interne

Y a-t-il eu des dysfonctionnements dans l'enquête sur neuf disparitions ou meurtres d'enfants en Isère entre 1983 et 1996 ? Pour le déterminer, la ministre de la Justice a ordonné l'ouverture d'une enquête administrative interne. «Michèle Alliot-Marie a ordonné une inspection des services judiciaires, pour que toute la vérité soit faite sur le traitement de ces affaires, a annoncé samedi Guillaume Didier, porte-parole du ministère.
Il est fait état de destruction de corps humains, de disparition de dossier. Ce sont des faits qui, s'ils sont avérés, sont susceptibles de révéler de graves dysfonctionnements».

Cette enquête fait suite aux révélations du Nouvel Observateur, qui affirme, faisant un rapprochement avec l'un des enfants disparus en Isère, que le dossier d'instruction concernant un corps d'enfant retrouvé dans une grotte à Engins a été perdu, et que le «cadavre», ainsi que onze autres non identifiés, ont été «détruits» en 1998.

«Toutes ces familles ont été durement touchées par la disparition de leurs enfants, elles ont le droit de savoir ce qui s'est exactement passé dans le traitement de ces enquêtes», déclare Guillaume Didier. «Les corps humains ne doivent pas être détruits», ajoute-t-il. «Il ne s'agit pas de simples scellés. Même à l'état de squelette, après analyse, ils doivent faire l'objet d'une inhumation avec l'autorisation de la justice». Le porte-parole du ministère précise que les corps identifiés sont remis aux familles, et que les corps non identifiés font l'objet d'un enterrement sous X.

Le parquet général de Grenoble a confirmé qu'en 1998, une liste d'«une centaine de prélèvements biologiques» avait été envoyée au procureur de Grenoble par le service de médecine légale du CHU de Grenoble pour demander l'autorisation de les détruire. Parmi ceux qui ont été détruits, «une douzaine» concernait des «procédures sous X, dont les victimes n'avaient pas été identifiées». Parmi cette douzaine de prélèvements, «un seul concernait des fragments d'ossements» retrouvés en 1985 dans une caverne du Vercors, selon le parquet.

On fait valoir, au parquet général, que les recherches sur l'ADN n'étaient pas pratiquées. En revanche, réfutant l'article du Nouvel Obs, le parquet assure que les autres scellés détruits «n'étaient absolument pas des corps» mais seulement des «prélèvements biologiques», comme de l'urine ou des cellules musculaires. «A l'époque, aucun rapprochement n'avait été fait avec les affaires en cours non élucidées», a ajouté la même source.
http://www.leparisien.fr/faits-divers/disparus-de-l-isere-mam-ordonne-une-enquete-interne-30-05-2010-942908.php

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