dimanche 2 mai 2010

Luc Tangorre ou l'affaire du violeur des quartiers sud de marseille 2

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Entre 1983 et 1987 Luc Tangorre est incarcéré à la prison des Baumettes de Marseille où il multiplie les tentatives avec l'aide de ses parents pour une révision de son procès. C'est dans cet intervalle que le frère de Luc Tangorre raconte aux policiers et au juge que la vaseline sur le blouson de Luc provient de lui car il est cuisinier et qu'il lui arrive de nettoyer le four avec de la vaseline et qu'il s'est essuyé les mains sur le blouson kaki de Luc. De même la famille de Luc Tangorre a payé deux experts pour faire une contre-expertise et pour analyser les traces de terre retrouvées sur l'arme factice de Luc Tangorre. Ces derniers affirment que la terre sur l'arme n'est pas identique à celle retrouvée sur les lieux de l'agression de Sylviane. Mais ce n'est qu'en juillet 1987 (après le rejet en cassation) que Luc Tangorre et sa famille demandent la grâce présidentielle à François Mitterrand. Ce dernier finalement accorde la grâce présidentielle à Luc Tangorre qui a probablement été ému par son histoire et par la profonde crédibilité de Luc Tangorre.

Le 15 février 1988 Luc Tangorre est libéré après avoir passé 5 ans en détention. Il accorde une interview aux journalistes et ces derniers déclarent n'avoir posé aucune question, Luc Tangorre faisant tout le travail. Ensuite Luc Tangorre déménage pour habiter à Lyon et ouvre un bar-tabac.

Son passé le rattrape une fois encore lorsqu'en octobre 1988 (8 mois après sa libération) les policiers de Lyon l'arrêtent pour viol : en effet deux étudiantes américaines accusent Luc Tangorre de les avoir violées en mai 1988, 5 mois auparavant.

En mai 1988 Carol et Jennifer 20 ans étudiantes à Paris sont allées pendant les vacances à Nîmes assister à la Féria et ont fait de l'auto-stop à Marseille pour rentrer sur Paris. L'individu qui les a prises était, selon les dires des deux étudiantes, au début était très gentil mais les jeunes filles se sont aperçues que leur chauffeur prenait la direction de Nîmes au lieu d'Avignon. Elles commencèrent à avoir peur et l'individu s'est arrêté dans une ancienne pommeraie à 3 kilomètres de Nîmes. Là il les aurait violées et les aurait laissées sur l'autoroute. C'est là que les deux filles ont appelé la police pour signaler qu'elles avaient été victimes de viols.

Les policiers décident de s'intéresser à Luc Tangorre, apprennent qu'il réside à Lyon et font appel aux policiers de Lyon pour les aider dans cette enquête. Ils apprennent également que Tangorre possède une 4L verte et l'interpellent en octobre 1988 un lundi matin. Il est emmené au commissariat de Lyon où il crie son innocence lorsque la police lui raconte qu'il est accusé de viols. Il raconte que le jour des viols c'était le lundi de Pentecôte et qu'il était chez ses parents pour un dîner de famille : d'ailleurs il s'en souvient très bien car c'était la première fête de famille depuis sa libération. Il dit ensuite qu'il a dormi chez ses parents et qu'il a noté sur son carnet ce qu'il a fait cette journée-là. Mais il n'a pas d'alibi et raconte qu'il a bien dormi chez ses parents. Les policiers décident de faire le trajet Marseille-Nîmes pour savoir si Luc Tangorre a pu avoir le temps nécessaire de violer les deux étudiantes (sachant que ces dernières ont déclaré que les viols se sont produits vers 21 h 20). Finalement en prenant le trajet le plus court les policiers se rendent compte que Luc Tangorre a pu avoir le temps de violer les deux Américaines.

Néanmoins le sperme prélevé sur les deux jeunes filles est inexploitable, ce qui aurait pu disculper Luc Tangorre.

Luc Tangorre est déféré devant le Juge d'Instruction et les deux Américaines doivent faire le voyage exprès des États-Unis pour identifier Luc Tangorre. Une fois sur place Tangorre les insulte et ces dernières identifient formellement Tangorre comme étant leur violeur. Cependant Luc Tangorre affirme que le sièges arrières de la 4L verte sur lesquels les filles ont été violées sont inutilisables et par conséquent il nie les accusations. Pourtant Luc Tangorre est incarcéré et écroué à la prison de Nîmes et lorsque les partisans de Luc Tangorre (qui l'avaient clairement supporté lors de la première affaire à Marseille) apprennent son éventuelle implication dans les viols de Nîmes ils se demandent s'il n'a pas pu aussi violer les 9 jeunes femmes à Marseille. En outre Pierre Vidal-Naquet qui avait cru en l'innocence de Tangorre lors de la première affaire a déclaré que s'il s'avérait que Luc Tangorre était déclaré coupable il présenterait ses excuses.

Le deuxième procès de Luc Tangorre s'ouvre ene février 1992 devant la cour d'assises du Gard à Nîmes sous la présidence de Maurice Malleval et comme au premier procès d'Aix en Provence il crie au scandale et est sûr comme ses parents d'être acquitté. A la demande des deux victimes, le proces béneficie d'un huis clos partiel alors même que l'avocat général Pierre Cazenave et l'inculpé Luc Tangorre s'y opposaient. Hormis ses parents plus personne ne croit en son innocence. A l'instar de son premier procès Luc Tangorre se défend corps et âme mais le témoignage de Carol et Jennifer pèse lourd dans la balance quand elles affirment et confirment que c'est Luc Tangorre qui les a violées. Ce dernier rappelle qu'il n'a pas pu violer les deux étudiantes. Les experts psychiatres déclarent que Luc Tangorre pourrait être atteint d'un dédoublement de la personnalité et que le Luc Tangorre "normal" ne peut pas admettre qu'on lui dise qu'il a pu violer.

Le verdict du deuxième procès de Luc Tangorre tombe quelques jours plus tard et celui-ci est condamné à 18 ans de réclusion criminelle. Les parents de Luc Tangorre et ce dernier hurlent une fois encore au scandale et à l'erreur judiciaire.

Suite au verdict Pierre Vidal-Naquet a présenté ses excuses dans une tribune publiée dans Le Monde et a reconnu que sans l'intervention du comité de soutien il serait toujours en prison et que les viols des deux Américaines n'auraient jamais eu lieu.

Luc Tangorre est libéré en conditionnelle en 2000 et mène désormais une nouvelle vie.

6 commentaires:

Unknown a dit…

Mais vous, que pensez-vous de cette affaire ?

Ce que vous publiez ici n'est que la copie intégrale de l'article de wikipédia, cet article n'étant lui-même que le résumé de l'émission "Faites entrer l'accusé" consacrée à l'affaire, ou plutôt aux deux affaires Tangorre.

Il existe pourtant d'autres sources d'informations, entre autres des livres (dont "Coupable à tout prix" de G.Tichané et "Les ombres d'un dossier" de R. Colombani) et un site internet (http://www.justice-affairescriminelles.org/Affaire_Tangorre) où l'on peut, si l'on se donne la peine de s'inscrire au forum et d'y passer un peu de temps, prendre connaissance du dossier et se faire sa propre idée sur les deux affaires.

Il est d'ailleurs fort dommage que l'auteur de l'article de wikipédia n'ait pas pris la peine de mieux se documenter et se contente, pour un article "encyclopédique" (Wikipédia se voulant une encyclopédie), d'une seule source, celle d'une émission télévisée,

Et donc vous, qui avez pris la peine de publier ce texte, que pensez-vous de cette affaire ?

Mais j'anticipe... Peut-être aurons-nous la joie de lire votre analyse dans un prochain article de ce blog.

francis praira a dit…

bonjour Tokidoki
en premier lieu permettez moi de vous remercier de votre visite et de votre commentaire qui donne du reflet au texte que j'ai effectivement collé de cet encycopédie du net que vous nommez
mon rôle n'est pas de donner une ou mon opinion il est de retranscrire des affaires et des procès qui on eu lieu
Après chacun se forge une idée et un débat d'internaute ou de personnes intéressés par le fonctionnement de la justice peut s'instaurer
je ne suis que la personne qui lance ce débat et en aucun cas un débatteur
vous avez donc mon sentiment
votre commentaire est très intéressant car vous êtes bien documenté et vous rehaussez l'intétrêt du blog
merci encore
bien cordialement
francis

Anonyme a dit…

Bonsoir francis,

je ne connais pas tokidoki et je vous invite à prendre connaissance du dossier pénal sur le forum cité par tokidoki.Il existe un troisieme livre " chronique d'une condamnation annoncée" ecrit par Claire Lise foiret et Marie Laffranque.
Je tiens à vous préciser que je suis l'un des nombreux témoins de moralité qui fut cité à comparaitre au proces de Nimes. J'affirme que l'article auquel vous faites référence n'est pas la réalité du dossier..
cordialement
huguette

francis praira a dit…

merci Huguette
je vais donc reprendre ce dossier et publier le texte de justice affaire criminelle sur l'affaire Luc Tanforre
je vous remercie infiniment de votre visite et de votre témoignage
bien cordialement
francis

Diego a dit…

Lire Roger Colombani qui sait de quoi il parle pour atterrir si bas, voilà qui relève d’un sacré vol plané ! Merci l’équipe de Christophe Hondelatte...

1°) Entre 1981 et 1984, LT est incarcéré aux Baumettes et non entre 1983 et 1987. Il n’était plus incarcéré à Marseille depuis belle lurette lorsqu’il demande la révision de son procès à deux reprises en août 1984 et septembre 1988 (tiens… on l’arrête dans la foulée 3 semaines plus tard par « le plus grand des hasards ».

2°) Ce n’est pas dans cet intervalle que le frère de LT affirme que l’imperméable tâché de vaseline proient de son magasin, mais c’est Alain Denoyelle, dès l’année 1982 qui en témoigne au début de l’enquête depuis l’année 1982 (si vos proviennent de « Faites entrer l’accusé », autant aller glaner vos informations dans « Ici Paris » ! ) .

3°) La famille de LT n’a jamais ni fait appel à des experts, ni n’a payé aucun expert (l’auteur de cet article gobe décidément tous les mensonges de « Faites entrer l’accusé »).

4°) La comparaison de terre n’est pas effectuée au sujet de Sylviane B. mais bien plutôt au sujet d’ Aline D. (l’auteur de ce texte pédale indéniablement dans la semoule).

5°) Ce n’est pas en 1987 que LT sollicite une grâce présidentielle, mais c’est cette année qu’il l’obtient (pour l’auteur de cet article, décidément « tout est dans tout et réciproquement » !)

6°) « libéré après cinq ans de prison » :

raté, ce serait plutôt sept ans (à deux mois près)

7°) « Ensuite Luc Tangorre déménage pour habiter à Lyon et ouvre un bar-tabac ».

Drôle de « beau bar » sans aucune chaise ni aucune boisson proposée...

Diego a dit…

SUITE ...

8°) « En mai 1988 Carol et Jennifer 20 ans étudiantes à Paris sont allées pendant les vacances à Nîmes assister à la Féria ».

Pourquoi affirment-elles dans ce cas le contraire lors des plaintes, avant le procès, après le procès, aujourd’hui encore ?


9°) « Les jeunes filles se sont aperçues que leur chauffeur prenait la direction de Nîmes au lieu d'Avignon. Elles commencèrent à avoir peur ».

Pourquoi affirment-elles dans ce cas n’avoir rien vu venir avant l’arrivée dans le verger si tant est que le scénario qu’elles dénoncent correspond à la réalité ?


10°) « il les aurait violées et les aurait laissées sur l'autoroute ».

Le dossier nous explique à « 35 mn de marche de l’autoroute effectuée d’un pas rapide et soutenu », il faudrait savoir !

11°) « Finalement en prenant le trajet le plus court les policiers se rendent compte que Luc Tangorre a pu avoir le temps de violer les deux Américaines ».

C’est ce qu’ils disent avec le juge Claudine Laporte le 20 mai 1991, et aussi qu’il faut cette fois 24 mn pour se rendre à la station de Berre au lieu des 40 mn retenues par les gendarmes le 4 novembre 1988 lors de la première reconstitution... Les logiciels de simulation (indisponibles à l’époque disent sans ambiguïté qu’il faut 36 mn, non pas avec un vieux coucou de 4L ni un jour classé rouge par Bison fûté (ce qui est le cas du lundi de pentecôte 1988 entre 18 h et 20 heures).

12°) « il crie au scandale et est sûr comme ses parents d'être acquitté ».

Non, tout le monde était inversement sûr, lui le premier, que dans cette ambiance lapidaire, il ne pouvait qu’être condamné.

13°) « A la demande des deux victimes, le procès bénéficie d'un huis clos partiel alors même que l'avocat général Pierre Cazenave et l'inculpé Luc Tangorre s'y opposaient ».

Les procès à huis clos pour les majeurs sont l’apanage des républiques bananières.

14°) « Hormis ses parents plus personne ne croit en son innocence ».

C’est ce qui est prétendu dans l’émission de Christophe Hondelatte, répété ici, et inexact comme en témoigne le forum consacré à l’affaire Tangorre.

15°) « Suite au verdict Pierre Vidal-Naquet a présenté ses excuses dans une tribune publiée dans Le Monde et a reconnu que sans l'intervention du comité de soutien il serait toujours en prison et que les viols des deux Américaines n'auraient jamais eu lieu. »

Affirmation dépourvue de fondements : avec ou sans comité de soutien, LT sortait en permission depuis le 5 juillet 1986… Le 23 mai 1988, rien n’empêchait de le retrouver légalement à Marseille pour une permission de 10 jours… Plus de sept ans purgés sur une peine de quinze années de réclusion, le plaçaient gement en position de jouir de permissions à ce stade de peine, comme la très grande majorité des primaires à ce stade de peine, fussent-il coupables et dépourvus du moindre régime de faveur.