mardi 1 juin 2010

Affaire Leroux ...qui est Jean Maurice Agnelet ?

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Elle était jeune, elle était belle, elle était riche, elle n'a plus donné signe de vie depuis le week-end de la Toussaint 1977, évaporée au volant de sa Range Rover blanche. 29 ans après, l'assassinat d'Agnès Le Roux, l'héritière d'un des plus prestigieux casinos niçois est jugé depuis jeudi devant les assises des Alpes-Maritimes. Le procès de la plus célèbre énigme criminelle de la Côté d'Azur devrait durer quatre semaines. Sur le banc des accusés, seul, l'ex-avocat Jean-Maurice Agnelet qui comparaît libre. Aujourd'hui âgé de 68 ans, l'homme nie toute responsabilité dans la disparition de sa maîtresse de 29 ans. Mais les apparences sont depuis longtemps contre lui.

Flash back sur cette saga. En 1977, la Côte d'Azur vit au rythme de la guerre des tapis verts. Le patron du casino du Ruhl, le Corse Jean-Dominique Fratoni rêve de transformer la Baie des Anges en Las Vegas européen. Son principal concurrent est le Palais de la Méditerranée, casino légendaire de la promenade des Anglais, géré par Renée Le Roux, la mère d'Agnès. Pour obtenir le contrôle de son rival, Fratoni achète le vote de la jeune femme au conseil d'administration du Palais de la Méditerranée et lui verse trois millions de francs (457.347 euros). Trahie par sa fille, Renée Le Roux est mise en minorité, Fratoni obtient le contrôle du Palais de la Méditerranée.

Des éléments compromettants

Dans l'ombre de ce "pacte avec l'ennemi", Jean-Maurice Agnelet, fringant avocat de 39 ans. Amant d'Agnès depuis plusieurs mois, c'est lui qui organise la transaction entre le patron du Ruhl et sa maîtresse. Les trois millions de francs sont versés sur un compte ouvert en Suisse au nom des deux amants. En quelques mois, l'intégralité de la somme change de mains. Direction un compte personnel de Me Agnelet.

Alors quand la jeune femme disparaît le 27 ou le 28 octobre 1977, les soupçons se tournent vers lui. L'accusation croit tenir un mobile, l'argent. Et puis il y a d'autres éléments compromettants pour l'avocat : le peu d'inquiétude qu'il manifeste quant au sort d'Agnès -il est le seul à ne pas laisser de message sur le répondeur de la jeune femme-, et ce "testament" retrouvé bien en évidence lors d'une perquisition chez Agnès en 1978. "Désolée, mon chemin est fini, je m'arrête là. Tout est bien. Agnès. Je veux que ce soit Maurice qui s'occupe de tout." Le document dont il manque la partie supérieure ne comporte ni date, ni signature. Au contraire de sa photocopie découverte au cabinet de Me Agnelet quelques mois plus tard. Pour l'accusation, l'avocat a délibérément placé cette note trafiquée chez Agnès pour faire croire à un suicide. De multiples contradictions dans le discours de l'avocat renforcent les soupçons.

La carte de l'alibi s'effondre

En août 1983, il est inculpé d'homicide volontaire mais il obtient un non-lieu en septembre 1985 parce que le juge d'instruction considère que les charges retenues contre lui sont insuffisantes. L'alibi de Jean-Maurice Agnelet : le week-end supposé de la disparition d'Agnès, il était en compagnie d'une autre de ses maîtresses, Françoise Lausseure, dans un hôtel à Genève. En 1986, l'avocat est condamné à deux ans de prison pour avoir détourné l'argent d'Agnès. Il est radié du barreau.

En juin 1999, c'est le coup de théâtre. Françoise Lausseure admet avoir menti pour protéger son amant. La cour d'appel ordonne la réouverture du dossier. Jean-Maurice Agnelet est mis en examen pour "homicide volontaire" et "séquestration" en janvier 2001. Au cours de ce procès, son défenseur Me François Saint-Pierre entend exploiter "le problème majeur à la base de cette accusation" : "Quand a été commis le crime présumé ? Où ? Par quel moyen ? On n'en sait rien. N'importe quel gangster a droit à une accusation précise. Agnelet aussi". Le corps de la belle brune fantasque n'a jamais été retrouvé.


TF1news

Accusé de l'assassinat d'Agnès Le Roux, riche héritière disparue en 1977 à Nice, Jean-Maurice Agnelet a reproduit lors de son procès en appel le comportement qu'il avait eu à Nice il y a neuf mois.

Son procès s'est tenu devant la cour d'assises des Bouches-du-Rhône. Jean-Maurice Agnelet avait été acquitté en première instance dans ce même dossier par la cour d'assises des Alpes-Maritimes en décembre 2006.

Mardi, au deuxième jour d'audience, il a pleuré à chaudes larmes lorsque le président de la cour lui a demandé d'évoquer le souvenir d'Agnes Le Roux, qui fut son amante.

Alternant sanglots et voix chevrotante, l'accusé a décrit par le menu "le calvaire que cette affaire lui faisait endurer depuis 30 ans".

"Pas un jour de ma vie sans y penser", a-t-il dit dans un souffle. "Alors que j'approche bientôt des 70 ans et que je suis las, fatigué. La vérité sur la disparition d'Agnès ? Je la cherche tous les jours Mr le président. Depuis 30 ans, je reçois des torrents d'injures, de calomnies, d'insinuations, on m'accuse de tous les péchés, de toutes les perversions, mais moi je vous le dis, je n'ai pas tué Agnès".

En dépit d'un faisceau d'indices et de présomptions, le corps de l'héritière du casino du Palais de la Méditerranée n'a jamais été retrouvé. Personne n'a pu dire en 30 ans où, quand, comment et par qui Agnès Le roux avait été tuée.

"J'ai vécu avec elle 517 jours" a-t-il précisé, "elle était libre, entre nous c'était un amour fort (...) Pour elle, j'ai fait des folies".

TROIS MILLIONS DE FRANCS

Jean-Maurice Agnelet a reconnu avoir entretenu, dans les années 70, jusqu'à trois ou quatre liaisons concomitantes. Des femmes plus ou moins jeunes qui tombaient sous son charme et pour certaines le couchaient sur leur testament.

Agnès Le Roux a trahi sa mère par amour pour Jean-Maurice Agnelet. Elle lui a fait perdre le Palais de la Méditerranée contre trois millions de francs versés par le rival Jean-Dominique Fratoni.

Françoise Lausseure, une amie de lycée, lui a fait bénéficier de l'héritage de son vieux mari. "Seule Annie Litas, ma première épouse, était pauvre", a-t-il reconnu.

L'ombre de cette première épouse et mère de ses deux fils pèsera d'ailleurs de nouveau sur ce procès. Citée comme témoin à Nice en décembre, elle n'est pas venue. Une nouvelle fois citée à Aix, elle n'est toujours pas là.

Introuvable, Annie Litas serait quelque part en voyage au Maroc. Les recherches entreprises pour la localiser et la faire revenir en France n'ont rien donné.

On sait qu'elle aurait confié à Françoise Lausseure, l'amie d'enfance d'Agnelet, qu'il lui a avoué un jour avoir tué Agnès Le Roux.

Interrogé sur l'endroit où elle pourrait se trouver en ce moment, Jean-Maurice Agnelet a dit qu'il n'avait plus de nouvelles de son ex-femme depuis des années.

"Je sais juste qu'elle m'en veut à mort de lui avoir fait subir à travers cette histoire de disparition d'Agnès une garde à vue et une nuit entière dans le cachot d'un poste de police. Elle a dit à mes fils qu'elle ne voulait plus jamais entendre parler de moi".

Les deux fils de Jean-Maurice Agnelet ont dit à la barre ne pas savoir où était leur mère.

Reuters

Le verdict

Jean-Maurice Agnelet a été condamné, jeudi 11 octobre, à vingt ans de réclusion criminelle pour l'assassinat d'Agnès Le Roux. C'était la peine requise par le parquet devant la cour d'assises d'appel des Bouches-du-Rhône. A l'annonce de la sentence, l'accusé est resté impassible tandis que la famille d'Agnès Le Roux s'est félicitée de la condamnation. A la sortie de l'audience, Maître François Saint-Pierre, l'un des avocats de la défense, déclarait : "le combat continue (…). Nous avons affaire à une erreur judiciaire".
La défense avait demandé précédemment de rendre le " seul verdict juste", soit "l'acquittement de Jean-Maurice Agnelet ". "Je voudrais redire : je n'ai pas tué Agnès Le Roux, je suis totalement étranger à cette disparition, je suis innocent des faits qu'on me reproche depuis 30 ans", avait déclaré en fin d'audience Jean-Maurice Agnolet, un sanglot dans la voix

Le nouvel observateur

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