mardi 28 septembre 2010

Affaire Bissonnet : le mari proteste de son innocence

La cour d'assise de l'Hérault a rejeté, lundi, une demande de remise en liberté de Jean-Michel Bissonnet, accusé d'avoir commandité le meurtre de sa femme.


Tourbillon médiatique,lundi à Montpellier, lors de l'ouverture du procès de l'assassinat de Bernadette Bissonnet, 58 ans, tuée à coups de fusil le 11 mars 2008. L'accusé, Jean-Michel Bissonnet, a pris d'emblée le parti de clamer son innocence et de défier le tribunal : «Ce dont j'ai besoin aujourd'hui, c'est de l'amour de mes enfants, de mon beau-père. Le dossier est vide. Je n'ai aucun mobile et il n'y a aucune preuve contre moi. Depuis trois ans, vous cherchez comme le Graal ma double personnalité et vous ne l'avez pas trouvée», s'est exclamé Jean-Michel Bissonnet, jaillissant du box des accusés aux assises de l'Hérault. C'est ainsi, à sa manière, impétueuse, entre larmes et virulence des propos, que le mari de la pharmacienne assassinée, un homme d'affaires de 63 ans, a lancé hier les débats qui dureront quatre semaines.


Il s'agit d'éclairer définitivement les conditions de l'assassinat de cette femme, pharmacienne retirée des affaires, dans leur maison de Castelnau-le-Lez (Hérault). Lui-même avait découvert le corps de son épouse gisant dans le hall, dans une mare de sang, tuée d'au moins deux coups de fusil. Depuis, il est accusé d'être le commanditaire de ce meurtre, mais clame farouchement son innocence, soutenu par ses deux fils, Florent et Marc, et Pierre, le père de Bernadette, la femme assassinée. Jean-Michel Bissonnet est directement désigné par son voisin de box, Méziane Belkacem, 51 ans, homme discret, impassible dans sa chemise grise. Son visage lisse ne trahit aucune émotion dans cette première journée. Il avoue avoir tué la pharmacienne, l'avoir fait sur l'invitation précise et explicite de Jean-Michel Bissonnet contre la promesse de 30 000 euros.


En face d'eux, assis au premier rang puisqu'il comparait libre, Amaury d'Harcourt, 85 ans, reste impassible. En tenue chic de gentleman-farmer, cet aristocrate aventurier ruiné donne le sentiment d'être le spectateur de son propre procès. Y compris lorsque les avocats, le sien, Me Louis Balling, et celui de Bissonnet, Me Georges Catala, s'accrochent déjà sur la nécessité d'entendre en direct Diane, sa fille. Elle a entretenu de fructueuses conversations téléphoniques avec son père, retranscrites dans des écoutes qui feront à la fois le sel de ce procès et de précieux projecteurs additionnels pour éclairer les recoins les plus sombres de ce dossier. Ils seront sans doute l'un des enjeux des débats. En quête d'un procès «équitable» Me Georges Catala a déposé à l'audience une nouvelle demande de mise en liberté.




«Nos parents s'aimaient»


«Celui qui clame ici son innocence doit être placé sur le même pied d'égalité que celui qui reconnaît sa culpabilité », a claironné l'avocat toulousain, immédiatement repris de volée par l'avocat général Pierre Denier. «Bissonnet, ce n'est pas un voleur de yaourts. Les risques de soustraction existent. Lorsqu'il entendra la peine qui sera requise contre lui, nous prenons le risque qu'il s'échappe s'il est placé sous contrôle judiciaire », a répondu le représentant du ministère public.


Ses deux enfants, Florent et Marc, se disent persuadés de l'innocence de leur père. «Nos parents s'aimaient. Notre éducation reposait sur leur amour. Je suis persuadé qu'il n'y a pas de doute à avoir sur l'innocence de mon père », a déclaré Florent Bissonnet, 30 ans, à son arrivée au tribunal, avec son frère. La cour a repoussé cette première offensive de la défense dans un contexte déjà passionné
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2010/09/27/01016-20100927ARTFIG00693-affaire-bissonnet-le-mari-proteste-de-son-innocence.php

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