mercredi 22 septembre 2010

Procès des tortionnaires de Cyril : quelles responsabilités ?

Au premier jour du procès des tortionnaires présumés de Cyril Driancourt, mort à 15 ans lors d'un "séjour de rupture" en Zambie, les services sociaux du Finistère et l'association organisatrice du voyage se sont renvoyé la balle sur leurs responsabilités respectives dans le drame.

Deuxième d'une fratrie de quatre enfants, adolescent difficile atteint d'un léger retard mental, Cyril avait accepté bon gré mal gré, un voyage de plusieurs mois en Zambie, proposé par les services départementaux d'aide sociale à l'enfance (ASE) du Finistère et organisé par l'association parisienne Vagabondage. Rapidement devenu le souffre-douleur de ses compagnons et de leur encadrant, Cyril était mort des suites d'une crise d'épilepsie consécutive aux sévices infligés par l'animateur du séjour et les autres stagiaires
"Je zappe"

Réponses embarrassées, trous de mémoire, ou pas de réponse du tout ont jalonné l'audience de mardi: "le gamin arrive en Zambie, qui prévient les parents pour dire qu'il est bien arrivé ?", a interrogé la présidente. "Je zappe", a répondu en baissant la tête et dans un filet de voix le président de Vagabondage Robert Antraygues qui comparaît pour "homicide involontaire". Cyril suivait-il un traitement ou non contre l'épilepsie avant son départ pour la Zambie ? Oui selon ses parents. Mais ni les services sociaux du Finistère, qui suivaient cet adolescent très difficile, ni l'association parisienne Vagabondage ne font grand cas des problèmes de santé de Cyril.

La confiance accordée à Vagabondage par les services de l'enfance finistériens et l'urgence du placement de Cyril -une première association organisatrice de séjours de rupture a refusé l'adolescent épileptique- justifie le choix de Vagabondage avec qui les services sociaux finistériens déclarent travailler depuis dix ans sans incident notoire.

Comportement violent

Fugues, crises de violence, insultes et coups jalonnent le parcours de Cyril Driancourt avant son placement en dernier recours dans le séjour de Vagabondage, ont souligné les différents travailleurs sociaux du Finistère qui ont eu l'enfant en charge. L'adolescent, décrit comme malingre et chétif, sujet à de nombreux problèmes de comportement, suivait sa scolarité dans une institution spécialisée avant son éviction en raison de son comportement violent. De retour dans sa famille, les crises de violence de Cyril qui ne supporte pas la frustration rendent l'atmosphère insupportable et déterminent ses parents à accepter le séjour de rupture en Zambie.

Les audiences, qui doivent se dérouler jusqu'au 1er octobre, seront publiques. Le huis-clos n'a pas été demandé par les avocats de la défense bien que deux des trois accusés aient été mineurs au moment des faits. Frédéric Aupérin, l'animateur du séjour, et deux stagiaires adolescents qui sont accusés "d'actes de tortures et de barbarie" comparaissent libres.

Quatre autres jeunes du groupe condamnés en mai par le tribunal des enfants de Brest à des peines allant de cinq à dix mois de prison avec sursis, assorties dans trois cas de deux ans de mise à l'épreuve, également victimes des violences d'Aupérin, seront parties civiles dans ce procès.

http://lci.tf1.fr/france/justice/2010-09/proces-des-tortionnaires-de-cyril-quelles-responsabilites-6074752.html

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