mardi 2 novembre 2010

PROCÈS - Toni Musulin fixé mardi sur son sort en appel

L'ex-convoyeur Toni Musulin connaîtra mardi sa peine en appel pour avoir volé 11,6 millions d'euros fin 2009 à Lyon, au volant de son propre fourgon, et envisage parallèlement de demander une sortie de prison sur la foi de son "bon dossier". L'idole fugitive des internautes, un temps séduits par son acte audacieux, risque jusqu'à cinq ans d'emprisonnement pour ce vol et pour une tentative d'escroquerie remontant au printemps 2009, peine requise par le parquet le 14 septembre devant la cour d'appel de Lyon.




"Je veux que vous reconnaissiez le trouble à l'ordre public et le fait que, quand on est convoyeur, on a une responsabilité particulière", avait lancé l'avocate générale, Jacqueline Dufournet, demandant d'alourdir la peine de trois ans de prison infligée en première instance. Réclamant aussi 45.000 euros d'amende et une "interdiction professionnelle définitive", elle avait regretté que le prévenu ait refusé de s'expliquer sur la partie manquante du butin, soit 2,5 millions d'euros, le reste ayant été retrouvé quelques jours après le vol.


Sacs de billets recherchés




Aucun doute ne plane sur la culpabilité de l'ancien employé de la société suédoise Loomis, qui a avoué dès sa reddition s'être enfui au volant de son fourgon le 5 novembre 2009, à Lyon, faussant compagnie à ses deux collègues avec 11,6 millions d'euros à son bord.




Pressé de questions lors de ses deux procès, Toni Musulin n'a en revanche livré aucun indice sur les sacs de billets toujours recherchés, niant les avoir emportés lors de ses cinq jours de cavale en Italie. "Je ne sais même pas s'ils existent, je ne les ai pas", avait assuré cet homme massif de 39 ans. L'air bougon, il avait laissé entendre que le propriétaire d'un box loué par ses soins avait pu puiser dans le butin "avant de prévenir la police", déclenchant la fureur de l'avocat du propriétaire.




Si l'ex-convoyeur écope de la peine maximale, il pourra encore se pourvoir en cassation en invoquant "la nullité de son extradition" entre Monaco et Lyon et la "violation de ses droits en garde à vue", voire saisir la Cour européenne des droits de l'homme, avertit l'un de ses avocats, Me Hervé Banbanaste.


Placé à l'isolement




Parallèlement, la défense du braqueur projette de saisir le juge d'application des peines pour demander une sortie de prison, arguant du "bon dossier" de Toni Musulin, "qui avait un casier vierge et n'a commis aucune atteinte aux personnes". "Il a même une promesse d'embauche", a souligné Me Banbanaste, précisant que c'était "dans le domaine du transport, mais pas de fonds".


En attendant une hypothétique libération anticipée, Toni Musulin est toujours placé à l'isolement à la maison d'arrêt de Lyon-Corbas, où ses conditions d'incarcération se sont récemment durcies en raison d'une agression commise par un autre détenu sur un gardien. "Il lit beaucoup, il fait de l'anglais et du sport, même si les intervenants ne peuvent plus venir le voir", déplore l'avocat.


http://www.lepoint.fr/societe/proces-toni-musulin-fixe-mardi-sur-son-sort-en-appel-02-11-2010-1257061_23.php

Aucun commentaire: