dimanche 30 janvier 2011

Dure semaine pour la défense de Bissonnet

Ses avocats n’ont pas marqué beaucoup de points lors des derniers jours. Audiences sous tension, accusé sous pression : l’atmosphère s’alourdit à la cour d’assises de l’Hérault où Jean-Michel Bissonnet a été déstabilisé à plusieurs reprises pendant cette troisième semaine.


Lundi, les jurés ont écouté le témoignage de Jean-Pierre Juan, le frère de Bernadette, qui est persuadé de la culpabilité de son beau-frère. Sa déposition restera l’un des moments forts du procès : « Je demande que Jean-Michel entende le cri de ses enfants, qu’il rejoigne le clan des hommes et dise : j’avoue. »


Au-delà de l’émotion, la déposition des époux Juan, qui ont recueilli le veuf après l’assassinat, a pesé sur le fond : tous deux ont décrit avec précision le sentiment de malaise, puis de soupçon,


qui les a envahis face au comportement du mari de Bernadette le lendemain du crime, et à ses incompréhensibles conciliabules avec d’Harcourt. Cette première journée s’est achevée dans les éclats de voix, avec un incident entre Marc Bissonnet, le fils cadet, et Me Abratkiewicz, l’avocat de Jean-Pierre Juan.


Mardi, l’audience a également dérapé quand Jean-Michel Bissonnet a refusé de donner sa version des faits. Pressé de se prononcer, il a perdu tout contrôle, hurlant que Belkacem n’était pas coupable. Mercredi, il a nuancé ses propos, affirmant qu’il considérait que d’Harcourt était le véritable tueur, et livrant une version du crime liée à une tentative de cambriolage. Le même jour, l’épisode du faux témoignage en sa faveur, qu’il avait tenté d’organiser l’été dernier depuis sa prison, risque d’avoir eu un effet désastreux. La lecture des courriers qu’il avait rédigés en ce sens a montré un homme animé par un désir de vengeance envers les juges et les gendarmes, et échafaudant avec minutie un mensonge visant à accuser “le Vieux”, son ex-meilleur ami.


Vendredi, Jean-Michel Bissonnet a été pris en défaut par le président qui a prouvé qu’il avait dissimulé un coup de téléphone capital avec Amaury d’Harcourt, passé deux jours avant le crime.


Dans cette sale semaine, ses avocats n’ont pas marqué beaucoup de points. De la diffusion des écoutes téléphoniques de la famille d’Harcourt, censées révéler « la vérité », on gardera le souvenir de bien triviales conversations où surnagent quelques perles. Comme cette formule de sa fille, la princesse d’Haremberg, consternée d’apprendre que les psychiatres ne considèrent pas son père comme sénile. « Amaury, c’est une catastrophe ! Vous êtes épouvantablement normal ! »


Seul l’examen de l’influence de l’association Ivi, considérée comme une secte en 1995 et à laquelle appartient d’Harcourt, aura aidé la défense. Non pas pour démontrer qu’Ivi a peut-être poussé le vicomte à tuer, mais pour nuancer la portée de ces témoins jurant avoir entendu Bissonnet parler de son projet de tuer sa femme. Des témoins, tous membres d’Ivi, et qui pourraient avoir agi pour aider leur ancien camarade. Le procès continue à faire salle comble. Et les avis restent divisés, entre ceux qui viennent soutenir un innocent injustement accusé, et ceux qui se demandent comment la défense, dans les deux semaines qui viennent, parviendra à inverser la vapeur.


http://www.midilibre.com/articles/2011/01/29/A-LA-UNE-Dure-semaine-pour-la-defense-de-Bissonnet-1521970.php5

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