lundi 24 janvier 2011

Le meurtre à l'origine des émeutes jugé aujourd'hui

ASSISES DE LA MARNE. Un Vitryat de 25 ans comparaît ce matin devant la cour d'assises pour homicide volontaire. La mort de Mohamedi Dib, le 14 juin 2008, avait déclenché une série d'échauffourées dans la cité rose.




POUR la première session de cette année 2011, la cour d'Assises de la Marne se penchera sur quatre dossiers jusqu'au vendredi 4 février : un meurtre, deux viols et un braquage en récidive.
Le procès qui s'ouvrira cet après-midi au palais de justice de Reims, sera sans aucun doute placé sous haute surveillance policière.
Raphaël Solange y sera jugé pour homicide volontaire. La justice reproche à ce jeune homme de 25 ans d'avoir tué Mohamed Dib, 22 ans, le 14 juin 2008 à Vitry-le-François en lui tirant une balle dans la tête avec un fusil. À l'époque, une nuit de violence avait suivi ce drame, qui avait fait 10 blessés parmi la population, les pompiers et les forces de l'ordre et au cours de laquelle plus de 90 véhicules avaient été brûlés.
Cet après-midi, présents sur le banc de la partie civile, les parents, les frères et sœurs de Mohamed Dib tenteront de comprendre pourquoi leur fils, leur frère a trouvé une mort effroyable au pied d'un immeuble du quartier du Hamois, un soir de juin 2008.
« Je considère, moi, que ce garçon a été froidement abattu, à bout portant », explique Me Philippe Osmont, qui assiste la famille Dib depuis le début de cette affaire. Le pénaliste marnais précise par ailleurs : « j'ai également assisté à la reconstitution du drame », le 3 décembre 2009.
En face, Cyrille Bouchaillou, l'avocat de Raphäel Solange aura la lourde tâche de démontrer que le tir mortel était loin d'être volontaire.
Une position sur laquelle a campé dès le début de sa garde à vue, cet ancien militaire de Saint-Dizier.
Si l'homme n'avait jamais nié sa responsabilité dans le meurtre de Mohamed Dib, il avait toujours contesté le caractère intentionnel de la mort. Le 14 juin 2008, vers 10 heures, une dispute éclate entre trois jeunes, parmi lesquels Mohamed Dib et Raphaël Solange.


Condamné à 18 mois de prison


Une dette serait à l'origine de l'altercation. Le meurtrier présumé se serait alors saisi d'un fusil placé dans son véhicule et aurait fait feu sur la victime. Pris en charge par les pompiers et le Smur, Mohamed Dibb devait décéder peu avant 22 heures lors de son transport vers le centre hospitalier de Vitry-le-François.
Au Hamois, le nom du tireur en fuite circulait déjà dans ce quartier populaire de Vitry-le-François. Déjà, plusieurs mouvements populaires avaient débuté, obligeant les gendarmes de la brigade de recherches à quitter précipitamment les lieux du meurtre.
Finalement, le meurtrier présumé devait être interpellé vers 1 h 30 du matin ce 15 juin 2008 devant son domicile et placé en garde à vue. À l'époque, le Parquet de Châlons-en-Champagne avait dû se dessaisir au profit de celui de Reims, s'agissant d'une procédure criminelle.
Lors de son audition, Raphaël Solange aurait avoué être revendeur de cannabis mais qu'il aurait été dans l'impossibilité de payer ses fournisseurs. C'est dans ce contexte que le meurtre se serait joué.
Le procès qui débute aujourd'hui devra tenter d'établir le rôle véritable tenu par la victime.
Parallèlement, l'enquête avait révélé l'existence d'un véritable trafic au sein de plusieurs quartiers de la cité rose.
En septembre 2009, 16 Vitryats étaient d'ailleurs jugés par le tribunal correctionnel de Châlons-en-Champagne pour ces faits, parmi lesquels se trouvait Raphaël Solange.
Des peines de 6 mois avec sursis à 4 ans de prison ferme avaient été prononcées à leur encontre. Pour sa part, Raphaël Solange avait écopé de 18 mois de prison ferme. Une première condamnation pour le meurtrier présumé de Mohamed Dib qui purge actuellement sa peine au centre de détention de Laon.
Aujourd'hui, Raphaël Solange encourt une peine de 30 ans de réclusion criminelle pour homicide volontaire.
Verdict mercredi soir.


http://www.lunion.presse.fr/article/marne/le-meurtre-a-lorigine-des-emeutes-juge-aujourdhui

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